La décision a été rendue publique ce mardi, lors de la visite effectuée par le wali à l’antique cité. Elle est motivée par les dégradations que ce site millénaire connaît.
Les familles qui élisent encore domicile dans la ville antique de Mila sont sommés de quitter les lieux l’année prochaine. Les autorités publiques décident de la vider de ses occupants pour en faire un site historique et touristique. La décision a été rendue publique ce mardi, lors de la visite effectuée par le wali à l’antique cité. Elle est motivée par les dégradations que ce site millénaire connaît. En effet, devant l’ampleur des dégradations qui sapent la vieille cité, le wali dira : “Je vais rendre la ville à l’histoire et au tourisme. Les familles qui y élisent encore domicile seront délocalisées en 2016. Les opérations de restauration n’auront aucun sens tant que l’enceinte est occupée.” En effet, la ville, entièrement en cubes de pierres massifs, est défigurée par des ouvrages de maçonnerie réalisés au hasard par les habitants pour divers besoins. Cela au moment où certaines habitations sont carrément transformées en bergerie ou en étables. Lors de cette tournée dans l’antique cité, on a constaté l’ampleur des dégradations qui sapent les façades et les toits des habitations comme c’est le cas au quartier Houanet Zoudra et à Bab Essabt, où des maisons se sont effondrées ces derniers mois et dont les grosses pierres et les poutres des toitures jonchent toujours les ruelles. A Houanet Zoudra, par exemple, le mausolée de Sidi Saâdoune, un marabout immortalisé par les chanteurs des confréries religieuses, a été complètement détruit. Il n’en reste, en effet, que le cercueil qui renferme ses reliques au bord de la ruelle qui monte vers Bab El-Djamaâ. Signalons que, selon l’un des habitants, la cité antique, plus connue par le nom de Milev, abrite encore une quarantaine de familles. Notre interlocuteur précise que le reste des maisons encore habitables sont soit occupées par des femmes célibataires, soit transformées en lieux de débauche par les rôdeurs. A rappeler que cette ville, qui remonte au IIIe siècle avant Jésus-Christ, est la seule au monde, selon des spécialistes, qui soit encore occupée par des habitants.