Les pharmaciens d’officine de la wilaya de Mila ont baissé rideau durant la matinée de dimanche, en signe de solidarité avec une de leurs collègues à Chelghoum-Laïd, condamnée à 10 de prison ferme pour vente « frauduleuse » de psychotropes. Selon le président adjoint du bureau de wilaya du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), Amar Kechoud, l’adhésion à cette grève, décidée la semaine passée par l’assemblée générale du bureau de wilaya, a été « quasi-totale » et seuls les pharmaciens qui n’ont pu être informés de la décision ont ouvert.
Ce mouvement de protestation intervient en solidarité avec une pharmacienne exerçant à Chelghoum-Laïd condamnée dernièrement à 10 ans de prison ferme assorti d’autres peines complémentaires pour délit de « possession en vue de la vente frauduleusement de psychotropes », a-t-il ajouté.
Le Snapo de la wilaya avait publié un communiqué dénonçant la décision prise à l’encontre de leur collègue, estimant que les médicaments mis en cause « ne sont pas classés dans la catégorie des psychotropes des nomenclatures de la Convention internationale sur les psychotropes (Genève 1971) et du ministère de la Santé ».
Il a également estimé que l’enquête dans cette affaire « n’a pas pris le temps nécessaire » et « n’a pas été consolidée par une expertise sur la classification de ces médicaments », jugeant « sévère » la décision et espérant qu’elle sera revue au niveau de la Cour suprême.
« Ce débrayage d’une demi-journée vise, outre la solidarité avec cette collègue, à réclamer la protection des pharmaciens en mettant à leur disposition une nomenclature des médicaments classés psychotropes et en définissant un cadre légale à cet aspect du rôle du pharmacien », a encore expliqué M.Kechoud Au cours d’un sit-in organisé par le Snapo le 9 mai courant devant le siège de la wilaya de Mila, les dizaines de pharmaciens venus de plusieurs wilayas du pays avaient réclamé l’organisation de la vente des psychotropes et la protection du pharmacien.
De son côté, le directeur de wilaya de la santé, Saïd Ouabbas, a considéré que la grève des pharmaciens « n’a pas causé de problèmes » et « aucune plainte de citoyens en rapport avec l’acquisition de médicaments n’a été enregistrée ».
Il a également relevé que toutes les officines ont rouvert normalement après les quatre heures de grève de la matinée.