Mille hôtels fermés en une année

Mille hôtels fermés en une année

Il est prévu la réalisation, à l’horizon 2015, de plus de 270 établissements hôteliers allant du haut de gamme au standard, en passant par les chaînes internationales.

Cela fait plus d’une décennie maintenant que les responsables du secteur du tourisme n’arrêtent pas de crier sur tous les toits que la destination Algérie sera promue à un niveau lui permettant de prendre une place de choix sur le marché méditerranéen et plus particulièrement au niveau du Maghreb.

Mais sur le terrain, la réalité est tout autre, car en attendant que les différents plans de relance prennent forme et se concrétisent, force est de constater qu’environ un million et demi d’Algériens prennent la route de l’Est pour passer leurs vacances de l’autre côté de la frontière.

Ce constat, même s’il est partagé par la quasi-totalité des professionnels du tourisme, agences de voyage, tour opérateurs et compagnies aériennes, les premiers responsables du secteurs, notamment ceux du ministère, s’obstinent à dire que les pouvoirs publics sont en train de faire de gros efforts en matière de construction et réhabilitation des hôtels et de formation du personnel étant donné que le tourisme est une priorité de l’Exécutif.

Un discours qui a été prononcé pour la énième fois par un responsable du tourisme lors de son intervention sur les ondes de la radio nationale.

Selon lui, il est prévu la réalisation, à l’horizon 2015, de plus de 270 établissements hôteliers allant du haut de gamme au standard, en passant par les chaînes internationales, lesquelles devraient permettre d’arriver à 29 386 lits supplémentaires afin de doter le pays d’une capacité totale de 75 000 lits répondant aux normes internationales.

Sur un autre registre, l’invité de la Rédaction a soulevé que les entraves que rencontre le développement de ce secteur névralgique sont essentiellement liées au manque du foncier touristique. Un sujet qui est en cours de discussion au niveau des autorités compétentes, mais pas seulement puisque le financement fait aussi défaut pour ce genre d’activité.

Pour ce, le ministère est en pourparlers avec les banques afin de négocier des crédits à taux bonifié au profit des investisseurs et envisage même de proposer la création d’une banque rien que pour le secteur.

Etant un domaine obéissant aux règles de l’économie de marché, l’Etat s’est engagé à ne pas s’immiscer dans ces affaires mais promet toutefois de réunir toutes les conditions pour que le tourisme connaisse son essor, puisqu’il est le meilleur créneau qui permet la répartition de la richesse au sein de la société. La guerre annoncée contre les hôtels qui ne respectent pas les lois régissant la profession continue son cours, d’après le responsable, annonçant qu’un millier d’hôtels ont été fermés en 2009.

Ceci étant, ce programme ambitieux et ces discours qui se veulent rassurants seront-ils perçus en tant que tels par les professionnels d’un secteur qu’on présente comme étant d’avenir et substitutif pour les ressources en hydrocarbures ? Pas si sûr.

Car l’inquiétude des milieux du tourisme ne s’est pas dissipée pour autant, surtout dans un contexte où la politique du gouvernement vis-à-vis de ce secteur est loin d’être claire. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir le remue-ménage dans lequel le portefeuille ministériel traîne depuis des années pour avoir une idée du malaise que traverse le secteur.

Le dernier remaniement ministériel que l’Algérie a connu il y a à peine deux semaines, a vu encore une fois le département du tourisme associé à celui de l’artisanat après des années passées avec celui de l’environnement et l’aménagement du territoire.

A défaut de proposer des circuits en bivouac ou des randonnées de qualité aux visiteurs du pays, le secteur du tourisme continue de faire sa traversée du désert au risque de manquer d’eau.

Hafid Mesbah