Mise en place d’un comité de suivi de la coopération algéro-émiratie

Mise en place d’un comité de suivi de la coopération algéro-émiratie

Pour identifier les contraintes dans l’exécution des projets

Parallèlement à la signature de deux mémorandums d’entente sur la promotion des exportations, le transfert des capitaux et la lutte contre le blanchiment d’argent, l’Algérie et les Emirats arabes unis ont mis en place un comité de suivi de la coopération et des projets d’investissement émiratis en Algérie.



Et ce, à l’issue de la 8ème session de la commission mixte algéro-émiratie à la résidence El Mithak. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a, en effet, fait part de l’existence d’un accord portant création de ce groupe.

Il aura pour mission d’évaluer les investissements et de cerner les difficultés autour de ce dossier.

Il s’agit par la suite de mettre en place les mécanismes nécessaires pour donner un nouvel élan aux relations économiques entre les deux pays et de diversifier la coopération. Même si les relations économiques sont au beau fixe, il reste beaucoup à faire pour les élever à un niveau supérieur.

M. Djoudi a d’ailleurs exprimé son souhait que les investissements émiratis (notamment dans le domaine de l’électricité) touchent d’autres secteurs. Il a invité à cette occasion les Emirats arabes unis à contribuer à la réalisation du programme quinquennal

d’investissements publics 2010-2014 et à la création de partenariats avec leurs homologues algériens. Il annoncera dans ce cadre l’élaboration de textes juridiques relatifs aux investissements en matière de PME et de transport maritime. M. Djoudi a globalement expliqué que le cadre se prête à l’investissement en Algérie.

Car, aujourd’hui, même si les projets émiratis sont jugés considérables par rapport aux autres investissements arabes, il y a lieu de les augmenter, selon M. Djoudi. Pour cela, il y a d’abord lieu de définir les entraves qui se posent à ces investissements, qui ont, faut-il le noter, ralenti en raison de la crise financière. Les problèmes liés à la bureaucratie ont aussi contribué à ce ralentissement, selon lui.

Il a également évoqué l’impact des nouvelles mesures d’investissement en Algérie sur les projets émiratis. A ce propos, aucune indication n’a été donnée. Il a néanmoins indiqué que tous les projets concernés, y compris ceux en cours d’examen, ont été déclarés avant la promulgation de ces mesures. De son côté, le ministre émirati a souligné l’importance de la commission mixte, la qualifiant de la plus réussie dans le monde arabe.

C’est, à son avis, «un outil important à même de consacrer la complémentarité économique bilatérale et arabe de manière générale». Car, selon lui, cette commission a permis la réalisation de plusieurs investissements émiratis en Algérie dans différents domaines, à l’image du tourisme et du foncier, en attendant d’autres secteurs. Les entrevues avec les responsables algériens ont permis de définir certains axes et de lever les équivoques sur certaines questions.

Al Mansouri l’a clairement souligné lors de son intervention.

«Les contacts directs avec les autorités algériennes ont permis d’aplanir les entraves qui se dressaient devant le développement du partenariat, notamment à travers la définition des principaux secteurs concernés par l’investissement», a-t-il relevé. Et d’ajouter : «Nombre de secteurs prometteurs seront également concernés par les activités des investisseurs émiratis, notamment l’agriculture et l’industrie qui recèlent d’importants atouts comme la disponibilité de l’énergie et de l’élément humain compétent et des marchés intérieurs et extérieurs.»

Rencontre d’affaires algéro-émiratie en juin prochain

A l’issue de la 8ème session de la commission algéro-émiratie, les deux parties ont convenu d’organiser une rencontre en juin prochain à Abou Dhabi destinée aux hommes d’affaires émiratis pour leur présenter la réglementation algérienne en matière d’investissements. Il sera également question d’examiner des projets d’investissement susceptibles d’être réalisés en partenariat.

Quinquennat 2010-2014 : les précisions de Karim Djoudi

Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a précisé hier que sur les 288 milliards de dinars attribués au programme d’investissements publics en Algérie pour le quinquennat 2010-2014, 138 milliards de dinars représentent le montant des projets en cours de réalisation.

Les 150 milliards de dinars restants sont consacrés à la réalisation des nouveaux projets inscrits dans le programme présidentiel. Il a expliqué que les 138 milliards de dinars ne constituent pas une rallonge budgétaire contrairement à ce qui été dit.

Emaar : «Il ne s’agit pas d’un retrait»

Interrogé sur les raisons ayant poussé le groupe Emaar à se retirer d’Algérie, le ministre émirati de l’Economie, M. Soltan Bensaid Al-Mansouri, a précisé qu’il ne s’agit pas d’un retrait. «La situation de crise économique a fait qu’Emaar opte pour une politique de redéploiement», a-t-il noté, insistant sur le fait que la décision est loin d’être un retrait.

A titre de rappel, Emaar s’était engagé à investir 30 milliards de dollars avant de fermer sa filiale chargée du suivi des investissements du groupe en juillet 2009. Ainsi, il a tenu a préciser que le nouveau mode opératoire économique de l’Algérie n’est pas derrière cette décision. Le ministre algérien des Finances, Karim Djoudi, avait également avancé les mêmes explications après l’annonce de l’annulation des projets.

Les Emirats arabes unis ont compris la démarche économique algérienne

A propos des mesures prises par le gouvernement pour recadrer les investissements étrangers en Algérie, le ministre émirati de l’économie, M. Soltan Bensaid Al-Mansouri, a affiché sa compréhension vis-à-vis de la démarche algérienne. Il a souligné que des mesures similaires ont été prises par plusieurs pays, dont les Emirats arabes unis, dans le but de protéger leurs économies.

Ayant eu droit à des explications et des éclaircissements sur ces mesures de la part des responsables algériens, le ministre émirati dira : «Qu’il s’agisse du processus de privatisation ou de la définition des secteurs prioritaires, la démarche reste importante et étudiée». M. Djoudi notera, pour sa part : «Les Emiratis ont compris que ces mesures étaient bonnes.»

Par Samira Imadalou