Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a appelé le président de la République à «ordonner l’ouverture d’une enquête» sur les élections législatives du 10 mai. Lors de son intervention à l’ouverture de la deuxième réunion du groupe parlementaire du PT, Mme Hanoune a fait une lecture de la déclaration politique issue de la récente session du comité central de son parti, tenue le week-end dernier.
Pour elle, le rendez-vous du 10 mai dernier a été «un grand ratage» pour l’Algérie. Ces élections «mettent en péril le processus des réformes politiques menées depuis le mois d’avril 2011» et «expose le pays aux chantages de l’étranger». Pour y remédier, la SG du PT estime que la seule issue de secours reste «l’installation d’une Constituante» pour préserver la sécurité du pays. Pour le PT, la nouvelle assemblée n’est «ni légitime, ni crédible» et constitue «une véritable menace» pour la nation.
Le PT dénonce les résultats des législatives qui sont, souligne-t-elle, «fabriqués sur mesure» et estime que le Conseil constitutionnel n’a restitué que 7 sièges au PT, soit 25% du total des sièges obtenus réellement par le parti.
A ce propos, elle responsabilise les cadres de son parti «qui n’ont pas fait des recours pour permettre au parti de reprendre tout son dû».
Mme Hanoune a affirmé que son parti «n’occupera pas des postes de responsabilité au Parlement mais va participer dans les travaux des commissions». Elle rejoint le Premier ministre Ahmed Ouyahia sur la nécessité de réduire le champ de l’immunité parlementaire. «L’immunité parlementaire doit concerner l’activité politique uniquement», dira- t-elle. Le député ne doit pas être au-dessus de la loi. Elle dénonce la situation des députés élus alors qu’ils ont des antécédents judiciaires. «Cela prouve l’existence d’une complicité».
A propos des initiateurs du «parlement populaire», Louisa Hanoune dira que «le PT ne s’inscrit pas dans cette logique», qualifiant l’ambition de ce groupe de «démesurée».
