L’édition 2017 du Mobile World Congress de Barcelone prend fin aujourd’hui. Le plus grand salon international de l’industrie du téléphone portable a réuni les constructeurs et fabricants de technologie des quatre coins du monde. En faisant un tour dans les huit halls du WMC, la présence algérienne s’est contentée du stand de 100 m² du leader Condor.
Aucune autre entreprise algérienne ne s’est déplacée à Barcelone pour présenter ses produits ou ses technologies au moment où nous parlons de restrictions d’importation pour encourager la production locale et l’exportation vers d’autres horizons. D’ailleurs, le ministre délégué chargé de l’Economie numérique, Moatassim Boudiaf, que nous avons rencontré au premier jour du WMC 2017, nous a déclaré qu’il était venu surtout pour participer à une rencontre interministérielle sur les Smart Cities (villes intelligentes), avant de faire un tour des stands et ainsi voir où en est la technologie numérique actuelle.
Le Maroc, la Tunisie et le Soudan, eux, étaient représentés par leur Etat. A l’opposé, notre pays était représenté seulement par Condor au WMC de Barcelone, où le leader algérien participe pour la troisième fois. D’autres pays ont participé nombreux à cette grande messe mondiale de la technologie mobile. Dans le Hall 7, qui abrite le stand de Condor Electronics, nous avons pu croiser des participants venus de nos pays voisins, le Maroc et la Tunisie. Le fait intéressant dans la participation des autres pays du Maghreb, c’est que les Etats tunisien et marocain investissent dans ce genre d’évènements en louant les stands. Les entreprises participantes représentent leurs pays en exposant les nouveautés et en payant symboliquement la location du stand à l’Etat. Samy, cadre d’une entreprise tunisienne, nous dira que sa société n’a payé qu’une somme symbolique au ministère tunisien des TIC, car c’est ce dernier qui loue le stand pour que le pays puisse participer et montrer ses forces dans le domaine des nouvelles technologies. Même cas pour les Marocains avec un stand d’une centaine de mètres carrés regroupant plusieurs entreprises. Le Soudan a fait également pareil, même si l’opérateur public Sudantel a pris une grande partie du stand. Khalil, directeur central de Sundantel, nous a déclaré que le Soudan participe régulièrement à ce genre de manifestations pour se rapprocher de ce qui se passe à l’international, mais également pour que les « Soudanais puissent se frotter au gratin de la technologie des TIC dans le monde ».
Les commerçants d’El Eulma en force
A Barcelone, il n’y avait (malheureusement) pas de participants algériens à l’exception de Condor, mais, officieusement, une centaine d’Algériens ont arpenté les halls du salon. Déjà à notre arrivée à l’aéroport d’El Prat, nous les avons remarqués. Ce sont les importateurs de mobile et d’accessoires établis à El Eulma, à l’est de Sétif. Au lendemain de notre rencontre à l’aéroport, nous les avons approchés dans le cadre du WMC. Smaïl, dans le commerce des accessoires de la téléphonie mobile depuis 2006, établi à El Eulma, nous a déclaré qu’il ne rate aucun WMC depuis plusieurs années. « Nous avons noué des relations très étroites avec certaines entreprises internationales pour l’importation en Algérie d’accessoires du mobile », nous dira-t-il fièrement. Avant d’ajouter : « C’est vrai que l’Algérie officielle n’est pas au salon, mais nous, en tant que commerçants, essayons de faire le maximum pour nous rapprocher des grands marchés internationaux. » Même discours pour Tayeb, Général Manager d’une entreprise de vente et de distribution dans la région de Blida. Il nous affirme que ce genre de manifestation lui a permis de développer les contacts dans le domaine, surtout que les « Algériens sont devenus maintenant accros aux téléphones et connaissent toutes les nouveautés ». Il faut dire que ces commerçants en sillonnant les allées du salon s’intéressaient au moindre détail, surtout chez les fabricants asiatiques qui proposent des technologies du futur à des prix battant toute concurrence. Voulant avoir leurs avis sur une possible loi de restriction pour l’importation des produits électroniques, Smaïl nous dira que cela ne ferait qu’élever les prix des téléphones portables en Algérie. « Nous n’avons pas 100 fabricants. Il n’y a que deux ou trois qui font dans la qualité. Alors pourquoi limiter alors que nous ne maîtrisons pas vraiment les nouvelles technologies », nous dira-t-il.
Les opérateurs de téléphonie mobile absents
Pour le WMC de cette année, les opérateurs de téléphonie mobile en Algérie n’ont pas exposé. Ooredoo, Mobilis et Djezzy ont été les grands absents. Si ce dernier a été représenté par son président exécutif Vincenzo Nesci, les deux autres opérateurs ont brillé par leur absence. L’opérateur public Mobilis a participé par le biais d’un constructeur de téléphonie partenaire avec ses techniciens, alors que les représentants d’Ooredoo Algérie, qui ont participé par le passé au sein du stand de la marque-mère, ne sont pas venus cette année. Par ailleurs, en plus de Moatassim Boudiaf, le ministre délégué chargé de l’Economie numérique, comme représentant du gouvernement algérien, nous avons rencontré quelques cadres de compagnies spécialisées dans la téléphonie mobile, mais sans toutefois participer officiellement.
Condor sauve la face
On peut dire que le leader algérien Condor Electronics a sauvé la face de l’économie numérique algérienne au World Mobile Congress de Barcelone dans l’édition 2017. La marque bleue d’Abderrahmane Benhamadi, qui participe régulièrement depuis trois années aux plus grands salons mondiaux de la téléphonie, à l’instar de ceux de Berlin et de Shanghai, espère continuer sur cette lancée pour atteindre d’autres objectifs. « Notre participation au WMC a trois objectifs : conquérir les marchés internationaux, signer des partenariats avec les grandes sociétés internationales en matière de développement mais, également, permettre à nos techniciens et ingénieurs d’acquérir la formation nécessaire dans les nouvelles technologies »