Le comédien Mohamed Hazim, membre de la mythique troupe comique des années 1990, « Bila Houdoud » (sans limites), s’est éteint, le mercredi 4 mai 2022, à l’âge de 70 ans. Le défunt et ses deux compères, Mustapha et Hamid, ont formé un trio qui a égayé les soirées ramadanesques des Algériens durant la décennie meurtrière des années 1990. Retour sur le parcours de cette icône de la culture.
Parcours artistique de Mohamed Hazim
Passionné de comédie depuis son jeune âge, Mohamed Hazim entame sa carrière artistique au théâtre Chikhi Niddam, dès l’âge de 14 ans, dans la ville de Mascara. Au début des années 80, il rejoint la troupe du Théâtre des travailleurs d’Oran où il remplit plusieurs rôles dans des pièces de théâtre, à l’instar d’El Fougaâ (le champignon). Il joue également dans plusieurs films comiques produits par des coopératives d’El Bahia.
Vers la fin des années 1980, il monte avec le réalisateur Labied Nasser, et les deux comédiens Mustapha Himoun et Hamid Chenine, le célèbre trio Bila Houdoud. Par la suite, il participe aux castings de plusieurs programmes, dont El Fehama et Nass Melah City.
Bila Houdoud, un rayon de soleil dans la grisaille
C’est après son passage à la télévision que Hazim connaîtra le succès. Le trio Bila Houdoud qu’il a constitué avec Mustapha et Hamid deviendra mythique ! Cette série comique, diffusée dans les années 1990, après l’iftar, a contribué à apporter de la joie et de la gaité dans les foyers algériens durant la décennie noire.
Au moment où beaucoup d’artistes avaient soit arrêté leur carrière, soit quitté le pays en raison de la menace terroriste, Mohamed Hazim a choisi de rester auprès des siens. Fidèle à sa passion, il poursuit, au péril de sa vie, sa mission de semeur de joie et d’espoir dans une Algérie meurtrie. Un dévouement qu’il assumera, de surcroît, avec beaucoup de créativité et de talent.
Avec des moyens rudimentaires, Bila Houdoud a su traduire dans un humour simple et populaire, les caractéristiques du citoyen algérien, ses qualités et ses défauts, ses vices et ses vertus. Les scénarios de la série comique s’inspirent de l’évolution d’une société en mutation et des préoccupations d’une jeunesse partagée entre une réalité cruelle et le rêve de lendemains qui chantent.
Avec le départ de Hazim, c’est donc un monument de la comédie algérienne qui disparaît. « Une autre figure très sympathique de la télévision, la vraie, nous quitte aujourd’hui », a écrit le réalisateur Bachir Derais. Un des fils de l’artiste a déclaré que la dernière volonté du défunt était de recouvrir son cercueil du drapeau national.