Mohamed Mebarki, ministre de la FPEP, hier, au Forum de “Liberté” “L’adaptation du secteur aux réalités socioéconomiques est inéluctable”

Mohamed Mebarki, ministre de la FPEP, hier, au Forum de “Liberté”  “L’adaptation du secteur aux réalités socioéconomiques est inéluctable”

“Le secteur de la formation professionnelle qui prend en charge quelque 650 000 à 700 000 stagiaires, avec les mêmes moyens, peut doubler le nombre de stagiaires, mais en rationalisant les moyens d’encadrement et d’infrastructures”, a souligné le ministre.

Invité au Forum de Liberté, hier, le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, a particulièrement insisté sur les efforts que déploie son secteur en direction des trois domaines que sont l’agriculture, le tourisme et l’industrie, conçus désormais pour être “l’alternative appropriée” en vue de diminuer des effets de la baisse du prix du pétrole. Face à cette situation inédite, le secteur s’emploie à assurer son adaptation aux réalités socioéconomiques du pays, mais sans pour autant qu’il ne soit question de réactualisation de la stratégie du secteur, a-t-il dit en guise de précision, à la suite des propos qui lui ont été attribués — à tort — lors de sa visite à Médéa. “Une adaptation de la stratégie du secteur est inéluctable, toutefois”, a-t-il affirmé, en expliquant dans ce sens qu’“un effort particulier doit être entrepris pour l’amélioration des méthodes de travail et des contenus, notamment la définition des spécialités en vue de les faire fonctionner dans ces trois secteurs prioritaires pour le gouvernement”.

Le ministre a fait état, pour autant, de la mise en place de centres d’excellence, dès la prochaine rentrée, en accord avec les entreprises ou avec des secteurs d’activité visés, et où les deux partenaires mettront en œuvre leurs moyens matériels et d’encadrement et la vision commune à destination de ces centres. Ainsi, il devait citer la création d’un centre d’excellence en matière d’habitat et de construction avec Cosider et d’autres entreprises étrangères, Knoff et Seigneurie, au CFPA de Douéra-Alger, qui servira de référence à d’autres centres. Parmi les autres projets inscrits dans le programme quinquennal 2015/2019, il a cité la création de centres d’excellence, dans les spécialités de l’agriculture à Aïn Defla, à Khenchela et à El-Oued, dans les spécialités de l’électricité et de l’énergie à Rouiba – Alger en partenariat avec la société Schneider-Electric, ainsi que dans les métiers des TIC en partenariat avec le Mptic et Algérie Télécom. Un centre est en cours de création à Bou Ismaïl dans la wilaya de Tipasa. D’autres centres d’excellence sont en cours de création, à l’exemple du secteur de l’automobile avec Renault dans la wilaya d’Oran.

“Je pense que l’Algérie est entrée dans une phase de cohérence, actuellement”, dira le ministre, en soulignant la nécessité de rationaliser l’utilisation des moyens matériels et humains du secteur.

Le ministre devait, suite à cela, asséner : “Le secteur de la formation professionnelle, qui prend en charge quelque 650 000 à 700 000 stagiaires avec les mêmes moyens, peut doubler le nombre de stagiaires, mais en rationalisant les moyens d’encadrement et d’infrastructures.” Cette vérité est certainement destinée à pallier le fait que “le secteur ne forme pas en nombre suffisant les cadres moyens, les techniciens supérieurs ou techniciens qualifiés ou les ouvriers qualifiés pour répondre à tous les besoins qui existent au niveau du pays”.

S’agissant de la relance du baccalauréat professionnel, le ministre a d’abord tenu à faire la distinction entre l’enseignement professionnel et la formation professionnelle, avant d’indiquer que “si la formation professionnelle en tant que cursus marche bien, l’autre parcours qu’est l’enseignement technique, et qui est de création récente (avec la réforme du système éducatif), n’a répondu ni à l’un ni à l’autre objectif”, à savoir prendre en charge 30 à 40% des élèves de l’enseignement secondaire qui passent du moyen au secondaire et relancer tous les enseignements techniques qui étaient assurés par l’éducation nationale. Le ministre en veut pour preuve que moins de 2 000 élèves seulement se sont inscrits dans ce cursus. L’une des solutions préconisées consisterait alors à permettre au titulaire du bac professionnel d’accéder à l’enseignement supérieur, dira le ministre, qui indiquera qu’une réflexion est engagée dans son secteur pour trouver une solution à ce cursus.

M. Mebarki a dévoilé, en outre, que la réflexion est élargie à d’autres segments du système éducatif, notamment le ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, pour résoudre la lancinante question d’orientation qui organise les articulations entre les différents niveaux d’enseignement.

Auparavant, le ministre a fait état d’une forte demande sur les Infsp pour l’obtention de diplômes de techniciens supérieurs — l’autre particularité de cette rentrée —, mais a déploré que “certaines spécialités de formation soient boudées”, en dépit de la forte demande. Le ministre a indiqué, par ailleurs, que son département garde un œil sur les centres de formation, qui délivrent des diplômes en enseignement supérieur.

Tout en insistant sur le devoir de respect du cahier des charges, qui leur incombe, M. Mebarki n’a pas écarté d’éventuelles sanctions qui peuvent aller jusqu’à la fermeture des centres qui enfreignent la réglementation.

A. R.