Si les 20 chaînes de montage ne sont pas approvisionnées conformément aux engagements signés avec leurs partenaires, certaines d’entre elles vont baisser rideau et mettre leurs personnels au chômage technique.
La cagnotte des 2 milliards de dollars arrêtée par le gouvernement au profit des constructeurs pour importer les kits SKD destinés au montage automobile s’amenuise un peu plus chaque mois. Selon la Direction générale des douanes (DGD), il reste moins de 400 millions de dollars à consommer d’ici à la fin de l’année en cours et les constructeurs devront faire preuve de beaucoup d’imagination pour faire face à cette situation de crise. Et si les 20 chaînes de montage ne sont pas approvisionnées conformément aux engagements signés avec leurs partenaires étrangers, certaines d’entre elles seront appelées à baisser rideau et à mettre leurs personnels au chômage technique.
D’autant que quatre patrons et propriétaires d’usines de montage ont été, récemment, placés sous mandat de dépôt. Bien plus, l’État a même décidé de réduire le nombre de modèles à chacune des marques concernées par cette activité. Concernant le montant global des importations des kits et des accessoires, la DGD a révélé que sur les 2 milliards de dollars consacrés à cette activité, l’Algérie a déjà importé pour 1,548 milliard de dollars de kits (SKD) durant les cinq premiers mois de 2019, contre près de 1,405 milliard de dollars à la même période de 2018, soit une hausse de 10,25%. Selon la même source, ce sont les importations de collections SKD, destinées au montage des véhicules de transport de personnes et de marchandises, qui ont tiré vers le haut les importations, avec 383,85 millions de dollars déboursés durant cette période, contre 201,20 millions de dollars à la même période en 2018, soit une augmentation perceptible de 182,65 millions de dollars (+90,78).
Selon la Direction des études et prospectives des douanes (DEPD), les collections SKD destinées aux véhicules légers a connu une baisse de 3,25%. Ces dernières ont atteint 1,164 milliard de dollars, contre 1,104 milliard de dollars à la même période de 2018, reculant de 39,15 millions de dollars. “De janvier à mai dernier, ce sont les importations de collections SKD, destinées au montage des véhicules de transport de personnes et de marchandises, qui ont tiré, essentiellement, à la hausse la facture globale des importations des SKD”, précisera encore le DEPD. Aussi, indique la même institution, cette hausse a concerné les importations des parties et accessoires des véhicules automobiles servant à l’entretien des véhicules d’occasion. Cette activité a englouti un montant global de 168,81 millions de dollars, en hausse de 24,24 millions de dollars par rapport à 2019. Par ailleurs, le montant des machines et appareils, destinés à l’agriculture, a plus que doublé pour atteindre 31,79 millions de dollars.
Dans le même sillage, les importations des machines, appareils et engins pour la récolte ou le battage des produits agricoles ont totalisé 11,20 millions de dollars, contre 4,06 millions en 2018, soit une hausse de 175,71%. En revanche, les importations des machines pour le nettoyage, le triage ou le criblage des grains ou légumes secs ont baissé à 12,76 millions de dollars. Cette tendance baissière a également touché la facture des importations des tracteurs, qui a atteint 103,66 millions de dollars, contre 129,75 millions de dollars en 2018, soit une baisse de 20,11%. En 2018, la facture globale d’importation des collections CKD/SKD destinées au montage de véhicules était établie à 3,73 milliards de dollars, contre 2,2 milliards de dollars en 2017, alors que le montage local des véhicules a réalisé une production de 4 500 véhicules industriels et 180 000 véhicules de tourisme en 2018.
FARID BELGACEM