Mondial – 2018: L’Argentine et la Messi-dépendance

Mondial – 2018: L’Argentine et la Messi-dépendance

Par Adjal Lahouari.

A défaut de rencontres de haute volée technique, cette Coupe du monde est en train de nous livrer des scénarios inattendus dignes d’Hitchcock, à couper le souffle aux supporters, qui ont même versé des larmes sous le poids de l’émotion. Ces derniers aussi sont sous pression, tout comme les joueurs sur le terrain. Tel fut le scénario de ce Nigéria – Argentine, un match couperet où une seule équipe devait arracher sa qualification au second tour. C’est finalement l’Argentine qui est passée de justesse grâce surtout à son capitaine Messi, auteur du premier but et qui, mardi soir, lorsqu’il le fallait, lui, l’artiste, a enfilé le bleu de chauffe pour sortir son équipe de ce guêpier. Il faut rendre hommage aux Nigérians, fidèles à la tradition, répliquant du tac au tac à un adversaire dominateur certes mais tout de même inquiet. Le Nigéria a sans doute trop misé sur le nul qui lui aurait permis de passer aux huitièmes de finale. Après le but de Messi, ils ont trop tardé à réagir. Il a fallu que l’arbitre leur accorde un penalty généreux, le joueur nigérian à la lutte avec Mascherano, se laissant tomber. Tout était à refaire pour les Argentins qui ont jeté toutes leurs forces dans la bataille face à des adversaires occupant bien les espaces, et même supérieurs aux Argentins dans les duels aériens. Il faut reconnaître que le coach Sampaoli a eu la bonne initiative de lancer l’ailier Pavon qui a perturbé la défense du Nigéria par ses courses et ses centres en retrait. C’est sur l’un de ces centres que le défenseur Rojo, avec de la réussite, a inscrit le but de la victoire. Même qualifiés, les Argentins en voulaient terriblement à l’arbitre turc Cuneyt Cakir qui, à l’inverse de ses collègues ces derniers jours, a refusé de revoir l’action litigieuse sur la VAR. Les Argentins ont fait du point trois de ce procédé concernant les pénaltys et dont le texte officiel est le suivant : « Veiller à ce qu’aucune décision clairement incorrecte ne soit prise au moment d’accorder ou ne pas accorder un penalty ». Le dernier point de la procédure précise que la décision finale revient toujours à l’arbitre après le visionnage de la séquence vidéo. Ceci dit, il se confirme que l’Argentine est en deçà des favoris comme le Brésil, l’Allemagne, l’Espagne, et la Croatie. Répétons-le encore une fois, c’est à cause du coach Sampaoli qui a procédé à trop de changements depuis qu’il est en place. Cela a débouché sur la Messi-dépendance, actuellement de plus en plus accrue. Un arbre ne peut cacher la forêt, et Messi est un être humain à qui ne doit pas trop demander, surtout en cette période où le doute s’est installé après la raclée subie face à la Croatie. Le tableau des huitièmes va nous offrir un France – Argentine qui fera saliver les amateurs de suspense. Les Bleus, bien pâles face au Danemark parviendront-ils à battre l’Argentine, dont on ne sait pas si les joueurs auront retrouvé leurs esprits après la grosse peur de mardi soir.