Mondial Russie 2018: engouement remarquable à Ain Defla

Mondial Russie 2018: engouement remarquable à Ain Defla

AIN DEFLA – A l’instar de nombre de régions du pays, les citoyens à Aïn Defla vivent au rythme de la coupe du monde de football (14 juin-15 juillet), s’employant à tout faire pour ne rien rater de ce rendez-vous planétaire dédié au sport le plus populaire au monde.

Que ce soit à Aïn Defla, Khémis Miliana, El Attaf ou encore Miliana ainsi que dans bien d’autres villes et villages de la wilaya, l’enthousiasme des amateurs de football est le même pour ce tournoi créé en 1928 en France, sous l’impulsion de Jules Rimet, alors président de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA).

Cafés, restaurants mais aussi petits commerces à l’image des salons de coiffure et des épiceries de quartier, vivent ce rendez- vous, ne lésinant pas sur les moyens pour acquérir les équipements les plus sophistiqués susceptibles de leur permettre de profiter pleinement du spectacle inhérent à cet évènement tant attendu.

« En dépit d’un emploi du temps particulièrement chargé, je m’adonne à une véritable gymnastique pour pouvoir suivre le plus grand nombre de matchs possible », assure Lyès, un agent dans une administration à Aïn Defla, soutenant qu’à l’image des éditions précédentes, le suspense augmentera à mesure que la compétition avance.

Dans un café situé non loin du rond-point des trois horloges au centre-ville de Aïn Defla, la « fièvre » du football est à son apogée, une trentaine de personnes suivant le match du jour, les yeux rivés sur le petit écran.

Un silence de cathédrale s’abat sur l’endroit, entrecoupé parfois par le brouhaha des téléspectateurs consécutivement à la prouesse d’un joueur ou d’une décision de l’arbitre jugée inopportune.

« Heureusement que le recours à la vidéo permet de dissiper le doute dans les situations litigieuses », lance aâmi Ali, un septuagénaire féru de football, qui assure que si elle avait été adoptée du temps du mondial mexicain (1986), cette technologie aurait,à coup sûr, décelé la prétendue « main de Dieu » chère à Diégo Maradona (l’Argentin, au sommet de son art, avait inscrit alors un but de la main que l’arbitre n’avait pas aperçu, n.d.l.r).

En sus des cafés, nombre de personnes préfèrent suivre les matchs à la maison, à l’image de Madjid, la trentaine, qui accueille du monde chez lui pour profiter du spectacle dans une ambiance spéciale qui rappelle celle des stades.

« La passion qui se dégage de ces rencontres, est inégalable », confie-t-il, le besoin de partager ses émotions étant « irrésistible », ajoute-t-il.

L’ombre de l’Algérie

Mais, en dépit de cet engouement pour les matchs de coupe du monde, force est de constater que l’absence de l’Algérie à ce rendez-vous réunissant la crème du football mondial est restée en travers de la gorge de bon nombre de supporters des verts.

Les gens estiment que la présence d’une équipe qui, quatre ans plutôt, avait fait trembler l’ogre Allemand (le vainqueur final du trophée et qui s’était même permis le luxe d’étriller le Brésil, pays organisateur, sur le score sans appel de 7 buts à 1), le contraignant à rester dans ses derniers retranchements, aurait, à coup sûr, donné plus de saveur à la compétition.

Ce sentiment est appuyé par les prestations des sélections des pays arabes présents au mondial, des prestations qui ont parfois suscité le courroux, voire l’opprobre au regard du faible niveau qui les a caractérisées.

Tout en soutenant que le public algérien compte en son sein des supporters traditionnels d’équipes telles le Brésil, l’Allemagne ou l’Argentine, Dr Hadj Titaouni, enseignant en sciences de l’information et de la communication à l’université DjillaliBounaâma de Khémis Miliana, a observé qu’en l’absence de l’Algérie, les Algériens voulaient voir les équipes africaines et surtout arabes, déchantant rapidement à la lumière des prestations de ces dernières.

Pour ce spécialiste bien averti, le fait que les gens suivent massivement sur les réseaux sociaux les matchs de l’équipe d’Algérie livrés durant le mondial de 2014, est révélateur à plus d’un titre, rappelant qu’à cette époque-là, l’Algérie était le seul représentant des pays Arabes en phase finale de coupe du monde.

Tempérant quelque peu les propos tenus par l’universitaire, Mohamed Laâribi, journaliste sportif à la radio régionale de Aïn Defla, estime, pour sa part, que le fait que l’Algérie ne soit pas présente à la compétition n’empêchera pas les Algériens férus de football de suivre les matchs et de faire la fête.

« Faute de supporter notre équipe nationale, nous avons chacun notre équipe préférée qu’on soutiendra durant cette CM », analyse-t-il, émettant le souhait de voir l’Algérie représentée dignement à travers les arbitres Mehdi Abid Charef et Abdelhak Etchiali, retenus sur la liste des directeurs de jeu devant officier lors de ce mondial.