À l’occasion de la publication prochaine du nouveau cahier des charges pour les constructeurs automobiles, l’entreprise Renault Algérie compte jouer toutes ses cartes pour s’imposer sur le marché du SKD (semi knocked down, “technique qui consiste pour une entreprise à exporter des produits assemblés partiellement soit à ses licenciés-partenaires, soit à ses filiales industrielles”).
La stratégie de Renault Algérie pour augmenter le taux d’intégration de ses usines
Pour atteindre le taux d’intégration exigé, Renault Algérie Production (RAP) va s’appuyer sur le financement de son actionnaire, le groupe Madar Holding, pour acheter chez la société Tosyali Algérie le fer nécessaire à la fabrication des carrosseries de voitures, ainsi que sur le renforcement de son usine de Oued Tlelat (Oran) par les ateliers de l’entreprise en Roumanie et sur sa main-d’œuvre expérimentée que l’entreprise compte à nouveau solliciter dès la réouverture de l’usine sous sa nouvelle forme. Renault Algérie envisage également la création d’ateliers pour la localisation des unités de soudure et de peinture au niveau de l’usine de Oued Tlelat.
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En s’approvisionnant en fer pour la fabrication des carrosseries chez Tosyali, donc chez une entreprise dont la matière première provient des mines algériennes, Renault Algérie veut proposer à ses clients des voitures avec des prix compétitifs autant que faire se peut. De plus, cette stratégie permettra à l’opération de montage d’atteindre des niveaux d’intégration acceptables.
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Pour éviter de recourir au financement bancaire, Renault Algérie compte sur la contribution de son principal partenaire, le groupe Madar Holding. Le plan du constructeur prévoit aussi la sollicitation des services de la société Tosyali pour gérer l’étape de la peinture des carrosseries. À noter qu’en mai 2022, le groupe Madar Holding a annoncé avoir repris la participation de 34 % que détenait la SNVI dans la société Renault Algérie Production (RAP) de Oued Tlelat (Oran). En outre, Renault Algérie a annoncé en novembre 2016, après deux ans d’activité, que le taux d’intégration au niveau de l’usine de Oued Tlelat avait atteint 30 %.
Assemblage de 6000 Renault Symbol en kit CKD en attendant le passage au kit SKD
Par ailleurs, au vu de la relance de son activité, l’entreprise Renault Algérie bénéficiera d’autres privilèges à l’instar de l’amélioration du cadre législatif de l’investissement, de la réception de projets d’infrastructures qui vont réduire les coûts des intrants (nouveau terminal-conteneurs du port d’Oran, route qui relie le port à l’autoroute est-ouest, nouvelle piste de l’aéroport international d’Oran Ahmed Ben Bella) et de la disponibilité du gaz naturel à des prix très compétitifs dans une période de crise d’approvisionnement énergétique en raison de la guerre en Ukraine.
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Dans un autre contexte, l’usine Renault de Oued Tlelat poursuit l’assemblage d’un lot de voitures dont 5200 pièces ont été importées de ses unités en Turquie et en Roumanie depuis 2019, mais sont restées bloquées jusqu’en août dernier. L’opération devrait s’achever en avril prochain. Il s’agira, après la publication du nouveau cahier des charges, d’entrer dans la phase de construction avec la formule SKD.
La reprise de l’activité de l’usine début octobre a permis l’assemblage des 6000 voitures (des Renault Symbol) dont les pièces ont été importées depuis longtemps, mais qui sont restées bloquées dans le port d’Arzew faute de licence de dédouanement. Un blocage qui a pris fin à la suite de la visite officielle du président français, Emmanuel Macron, en Algérie, en août dernier. Renault Algérie vise à achever l’assemblage de ces voitures avant la fin de l’année.
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À l’heure actuelle, l’entreprise mène l’opération avec 277 travailleurs, mais elle envisage d’en recruter 300 autres au début de l’année prochaine parmi ses anciens employés licenciés. Toutefois, cette possibilité est tributaire de l’approbation des pouvoirs publics pour la poursuite du montage sous l’ancien kit CKD (Complete Knock Down).