En 2024, l’Algérie a amorcé un tournant décisif vers la généralisation des moyens de paiement numériques et électroniques, marquant une étape cruciale dans l’abandon progressif des transactions en espèces. Les données fournies par le groupement de paiement électronique « G-Montic » pour les trois premiers mois de l’année révèlent des chiffres impressionnants en termes de paiements en ligne, via mobile, et sur les terminaux de paiement électronique (TPE). En seulement 90 jours, le montant total des transactions électroniques a atteint 1637,4 milliards de centimes.
Selon le rapport de Gie Monetique, le nombre total de transactions effectuées via les TPE pour les mois de janvier, février et mars s’élève à 1,316 million, pour une valeur totale de 7,028 milliards de dinars. Concernant les paiements en ligne, les opérations réalisées ont dépassé les 3,256 millions, pour un total de 9,346 milliards de dinars.
Ces transactions incluent le paiement de factures de téléphonie, d’internet, de transport, d’assurances, de services administratifs, ainsi que l’achat de biens et de services dans le domaine du sport et des loisirs. En janvier, par exemple, les factures de téléphonie et d’internet ont atteint un montant de 813 269 dinars, avec un total mensuel de 3,007 milliards de dinars et environ 1,069 million de transactions.
En ce qui concerne les retraits d’argent via les cartes interbancaires « CIB » ou les cartes dorées d’Algérie Poste, près de 46 millions d’opérations ont été enregistrées en trois mois, totalisant 659,5 milliards de dinars. Le président Abdelmadjid Tebboune a mis en place des hausses salariales au début de l’année, contribuant ainsi en partie à cette augmentation notable, tout comme les efforts des banques et de la poste pour promouvoir l’utilisation des distributeurs automatiques et des cartes bancaires.
L’infrastructure du paiement électronique et son expansion
À ce jour, le groupement de paiement électronique compte environ 510 « web marchands » intégrés au système de paiement interbancaire depuis le lancement des paiements en ligne, ayant généré plus de 40,565 millions de transactions de commerce électronique. De plus, à la fin du mois de mars, on dénombrait 57 656 terminaux de paiement électronique en service, illustrant la rapide expansion et l’adoption des paiements électroniques en Algérie.
Ces développements coïncident avec les directives du président Abdelmadjid Tebboune, qui insiste régulièrement sur la nécessité de numériser tous les secteurs, en particulier celui des finances.
La numérisation des services financiers, incluant les impôts, les biens de l’État et les douanes, devrait achever avant la fin de l’année.
Le nouveau cadre juridique monétaire et bancaire, adopté l’année dernière, ouvre également la voie à l’établissement de banques numériques et à l’adoption du dinar numérique. Ces initiatives, actuellement à l’étude par la Banque d’Algérie, devraient voir des avancées significatives prochainement.
Perspectives et défis de la transition numérique
Le but serait de réduire les transactions financières en espèces en favorisant les moyens de paiement écrits et numériques. Les lois de finances introduisent régulièrement des mesures pour encourager l’utilisation des moyens de paiement numériques, avec des incitations accrues pour les acteurs économiques.
Cette transition vers une économie numérique s’inscrit dans le cadre de la politique d’inclusion financière, visant à rapatrier les fonds circulant dans l’économie informelle. En adoptant des technologies financières modernes, l’Algérie espère non seulement moderniser son infrastructure financière, mais aussi améliorer la transparence et l’efficacité de son économie.
En conclusion, l’année 2024 marque un tournant décisif pour l’Algérie dans sa transition vers une économie numérique. Les progrès réalisés dans l’adoption des paiements électroniques témoignent d’un changement profond des habitudes de consommation et de gestion financière, soutenu par des initiatives gouvernementales ambitieuses. Cependant, la réussite de cette transition dépendra de la capacité des autorités à surmonter les défis liés à la sécurité des transactions, à l’inclusion numérique des populations et à la modernisation continue de l’infrastructure technologique.