Les arrestations et poursuites en justice de militants politiques et activistes du mouvement Hirak se sont multipliées ces derniers jours dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Dans la localité de Draa El Mizan, pas moins de sept manifestants du mouvement populaire Hirak se trouvent actuellement en détention. La semaine dernière, le procès de certains d’entre eux a débouché sur un réquisitoire de six mois de prison ferme assortie d’amendes.
Ces militants arrêtés lors des manifestations du Hirak sont poursuivis essentiellement pour « incitation à attroupement non armé ». Face à cette situation, les habitants de cette localité ne cessent de réclamer leur libération via des grèves générales et rassemblements populaires. Selon le quotidien El Watan, les citoyens ont observé, durant la journée d’hier lundi 28 juin, une autre grève générale et un sit-in devant le tribunal de Draâ El Mizan.
Vers le début de cette semaine, cinq activistes et militants politiques ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le tribunal de Draa El Mizan relevant de la même wilaya de Tizi-Ouzou. Selon le Comité national pour la libération des détenus, les cinq personnes ont d’abord été présentées devant le procureur qui les renvoya directement devant le juge d’instruction qui à son tour les plaça sous mandat de dépôt.
Il s’agit, selon la même source, de Hammou Boumediène, porte-parole du RPK, militant pour un statut politique pour la Kabylie, Bouaziz Aït Chebib, coordinateur du mouvement Akal (Alliance pour la Kabylie libre), Belaïd Amar Khoudja, Boussad Becha ainsi que Hocine Azem, partisans du même mouvement.
Vives réactions et dénonciations
Il convient de noter que cette cabale judiciaire contre les militants et activistes politiques a suscité de vives réactions. Pour sa part, la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) a dénoncé hier dans un communiqué ces arrestations.
« Les arrestations redoublent ces jours-ci en Kabylie, dans les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa, qui restent à l’avant-garde du combat national pour la démocratie en Algérie, attachée au hirak, malgré toutes les manœuvres orchestrées par certains cercles occultes en vue de sa singularisation pour mieux la mater et étouffer le mouvement citoyen. Cette répression vise des militants locaux de divers horizons », lit-on dans le communiqué.
Le parti des travailleurs estime, pour sa part, que « nous sommes devant une dérive dangereuse où les droits démocratiques les plus élémentaires sont violés par le pouvoir judiciaire qui criminalise l’activité politique et les opinions en portant des accusations très graves qui n’ont rien à voir avec les actes criminels ».
À ce propos, le parti cite les dernières arrestations de politiques et d’activistes à l’effigie de « Noureddine Ait Hammouda, Boumediene Hammou, le professeur Fatiha Briki et des dizaines de détenus et des poursuivis en justice ». Selon le PT, ces derniers « n’ont commis aucun crime de meurtre, de corruption, de terrorisme encore moins d’intelligence avec l’étranger ni même pas de délit ».