Mort au Commissariat : l’Algérie demande des comptes à la Belgique

Mort au Commissariat : l’Algérie demande des comptes à la Belgique

Mohamed Amine Aberkane, un jeune ressortissant algérien en situation irrégulière en Belgique, est décédé le 13 décembre dernier dans le bâtiment du complexe cellulaire de la zone de police à Bruxelles. C’est le troisième Algérien décédé dans des circonstances troublantes dans le cadre d’une interpellation policière. Aujourd’hui, les autorités algériennes réclament des explications quant à ces incidents qui semblent pour le moins étranges, mais surtout incompréhensibles.

Le jeune algérien âgé de 26 ans avait été interpellé, le 12 décembre dernier, près de la Bourse (un quartier belge), pour un vol de téléphone. Conduit au commissariat, il a été placé en cellule pour une éventuelle enquête sur le délit, selon le média belge Le Soir.

Le lendemain, soit le lundi matin, un des agents de police lui sert un repas sans pour autant constater que le détenu était agonisant. À midi, le même agent revient pour le deuxième repas, mais ce dernier a été « sauté » car le mis en cause semblait dormir. Deux heures après, la police est interpellée, le jeune ne semble pas aller bien. La police décide alors d’appeler une ambulance. Arrivés sur les lieux, les secouristes tentent un massage cardiaque, mais en vain, ils sollicitent ensuite le SMUR qui ne fera pas mieux, car c’était trop tard. Le jeune est décédé.

L’Algérie saisit officiellement les autorités belges

Mohamed Amine Aberkane n’est pas le premier Algérien à perdre la vie dans un commissariat en Belgique. En effet, en juillet 2020, un autre ressortissant algérien décède à l’hôpital après une arrestation par la police dans un quartier belge. Au mois de janvier de l’année en cours, Ilyes Abbedou, un autre jeune algérien trouve la mort dans une cellule du commissariat de la garde zonale bruxelloise dans le cadre d’une arrestation pour le vol d’une veste.

Suite à ces incidents, la représentation de l’État algérien à Bruxelles a « saisi officiellement » les autorités belges, afin d’avoir des informations détaillées sur les circonstances de l’arrestation et du décès de ces trois jeunes Algériens.

« On nous dit que ces enquêtes sont toujours en cours, mais il faut à un moment donné que les autorités algériennes puissent disposer non pas d’éléments provisoires ou de petites synthèses de rapports d’autopsie, mais de ces rapports dans leur intégralité. Pour l’instant, cela n’a pas été le cas », regrette Tewfik Mahi, ministre conseiller en charge des affaires internationales au sein de l’ambassade d’Algérie en Belgique.

Par ailleurs, un agent de police à la retraite déclare au média Belge DiverCite, qu’une arrestation « peut être source d’un grand stress. La fouille complète, la perspective de privation de liberté, la menace d’expulsion et de retour à la case départ… tout cela joue sur l’état physique et psychologique d’un individu ».