Mort de Gérald Bloncourt, reporter ayant couvert la guerre de libération des Sahraouis

Mort de Gérald Bloncourt, reporter ayant couvert la guerre de libération des Sahraouis

PARIS- Gérald Bloncourt, l’un des premiers journalistes à avoir suivi la guerre menée par le Front Polisario contre les troupes marocaines au Sahara occidental, est mort lundi dernier à l’âge de 92 ans, a-t-on appris vendredi de ses proches.

Ce reporter, au regard engagé d’origine haitienne qui s’est installé en France en 1940, devait fêter son anniversaire dimanche.

Il a laissé une oeuvre impressionnante : des photos, des romans, des recueils de poésie et des tableaux.

En 1976, armé de ses seuls appareils photographiques et de son stylo, il a vécu, lors de son premier voyage, au milieu des combattants sahraouis, durant un mois.

Dans son blog personnel, Gérald Bloncourt indiqué qu’il avait écrit des poèmes, dédiés à Nedjma, sur un cahier d’écolier, entre les dunes, les convois de réfugiés sahraouis, entre les brûlés des bombardements au napalm de l’armée marocaine et les accrochages militaires, sous les regards-oasis des enfants orphelins, au milieu des visages graves des femmes-soldats, dans le ventre chaud de sable du Sahara.

Son témoignage photographique  (https://www.bloncourt.net/pictures/polisario/index.html) sur l’occupation marocaine et le drame vécu par le peuple du Sahara occidental, en quête de son indépendance, est « l’un de ceux qui ont fait prendre conscience à l’opinion publique de ce drame qui se déroulait à quelques kilomètres de la  conscience mondiale ».

Le visiteur de ce blog peut visionner un diaporama de 69 photos, la plupart réalisées en 1976, et complétées 2 ans après, lors d’un second voyage en 1978 Il a consacré une partie de sa carrière à suivre les immigrés en France et leurs difficiles conditions de vie en France.

« J’ai photographié beaucoup d’Algériens, de Yougoslaves, de Portugais en tant que photographe indépendant, puisque j’allais dans les usines et suivais les mouvements sociaux où ces travailleurs étaient très présents », avait-il raconté.