Dans un retentissant revirement, l’ami de Nahel, qui était à ses côtés dans la voiture, a décidé de prendre la parole avant de se rendre au commissariat lundi. Physiquement blessé et psychologiquement marqué, livre une version des faits poignante au Parisien.
Le témoin qui était en fuite depuis le drame, le passager de la voiture, qui était présent lors du décès du franco-algérien Nahel âgé de 17 ans à Nanterre, s’est exprimé pour la première fois, 3 jours après la tragédie, c’est-à-dire, le vendredi 29 juin, sur le quotidien français « Le Parisien ». Celui dont le nom a été modifié, et que Le Parisien a nommé Fouad et a le même âge que Nahel (17 ans) révèle qu’il se trouvait sur le siège passager avant, à côté de son ami d’enfance. Sa mère a également accepté de témoigner.
A LIRE AUSSI : Nael franco-algérien de 17 ans abattu par la police au volant pour refus d’obtempérer à Nanterre
Un récit des événements avec des révélation chocs
Les trois amis avaient décidé de faire une promenade à Nanterre. Quelques minutes plus tard, la voiture s’est retrouvée sur la voie de bus de l’avenue Joliot Curie. C’est alors que les motards de la police les ont pris en chasse.
Le témoin relate que la voiture de Nahel s’est arrêtée après la demande des policiers, et c’est à ce moment que l’horreur a commencé. Un motard près de la fenêtre a violemment frappé Nahel avec sa crosse, suivi par un deuxième motard. Ces actes de violence gratuite visent à rétablir la vérité selon le témoin.
Le témoin décrit Nahel comme étant sonné, paniqué et traumatisé. Nahel ne savait pas comment réagir, il était incapable de parler. Ces détails poignants révèlent l’état d’esprit de la victime avant les événements tragiques.
Les vidéos de la fin de ce contrôle routier mortel semblent confirmer les dires du témoin. Après un nouveau coup de crosse, l’un des policiers aurait menacé Nahel en lui ordonnant d’éteindre le moteur, sous peine de le shooter. Le deuxième policier aurait renchéri en proférant des menaces de mort.
Nahel aurait tenté de se protéger pour éviter de recevoir un autre coup. C’est à ce moment-là que son pied a quitté la pédale de frein, et la voiture s’est avancée toute seule en raison de sa transmission automatique. Le motard près de la fenêtre aurait ordonné à son collègue de le shooter, entraînant la blessure mortelle de Nahel.
Fuir par peur de subir le même sort que Nahel
Après le drame, le pied du conducteur s’est coincé sur l’accélérateur. Encore conscient pendant quelques instants, il a klaxonné la voiture devant lui avant de succomber à la panique. L’ami de Nahel explique avoir pris la fuite par peur d’être aussi tué.
Il est à noter qu’au début de l’enquête, le préfet de Paris Laurent Nuñez avait indiqué que « le conducteur, qui avait d’abord éteint le moteur, a redémarré le véhicule, puis est parti. C’est dans ce contexte que le policier a fait usage de son arme à feu. »
A LIRE AUSSI : Mort de Nahel en France : entre manifestations et détention du policier
L’ami de Nahel ayant été blessé durant le drame, a été ausculté jeudi par un médecin, comme le précise sa mère au Parisien : « Il a mal à une jambe, au ventre, aux fesses et ses mains sont abîmées. À cause du coup feu, ses oreilles sifflaient. Il a mal aux oreilles depuis ».
La mère du garçon raconte avoir retrouvé son fils « complètement affolé » et « tellement paniqué » qu’il en a oublié son téléphone sur les lieux de l’accident. Estimant aussi que « Voir son ami mourir devant soi, c’est dramatique. Sans compter qu’il aurait pu lui aussi être blessé par balle. Il va falloir qu’il vive avec ça. Ça va être difficile pour lui ».
Elle décide alors de l’envoyer chez son père à Marseille avant de prendre contact avec un avocat. Selon Le Parisien, le jeune homme qui sera bien présent ce samedi aux obsèques de Nahel avant de se rendre lundi au commissariat, comme le promet sa mère.
A LIRE AUSSI : Mort de Nahel en France : le ministère algérien des affaires étrangères réagit