Mort d’un jeune en garde à vue à Saïda : La Ligue des droits de l’homme interpelle les pouvoirs judiciaires

Mort d’un jeune en garde à vue à Saïda : La Ligue des droits de l’homme interpelle les pouvoirs judiciaires

La Ligue algérienne pour la dé- fense des droits l’homme (LADDH) a interpellé, hier, les pouvoirs judiciaires pour jeter la lumière sur l’affaire d’un jeune homme « décédé dans les locaux de la Sûreté de wilaya de Saïda lors de sa garde-à-vue, le 2 juin 2010. »

Dans un communiqué diffusé hier par la LADDH, bureau de Saïda, intitulé « Saïda : un citoyen meurt en pleine garde-àvue », cette organisation algérienne des droits de l’homme s’est vivement insurgée contre ce qu’elle a qualifié de « bavure grave. »

Selon les faits rapportés par la LADDH, citant comme source d’informations la famille du défunt Nadri Nordine, le drame a eu lieu durant la journée du 2 juin 2010, à Saïda. « L’arrestation de la victime s’est faite, d’après son frère Kadirou, suite à une altercation avec un automobiliste qui l’a percuté de façon accidentelle dans les parages de l’hôtel El-Forsane », indique la LADDH.

« Le défunt, très agité car déséquilibré mentalement, a été conduit au siège de la Sûreté de la wilaya au lieu d’être acheminé à l’hôpital comme stipulé par les articles 51, 51 bis et 51 bis alinéa 1 et 52 du code de procédure pénale, qui exige une visite médicale avant tout début de garde-à-vue », ajoute l’organisation des droits de l’homme, qui, tout en se référant toujours aux déclarations des membres de la famille de la victime, notamment son frère, souligne que « le défunt a fait l’objet de graves sévices dans les locaux du commissariat », où il était placé en garde-à-vue.

En témoignent, argumente la Ligue, « les traces de ces sévices qui apparaissent de façon nette sur le corps du malheureux lors des dernières ablutions une fois l’autopsie terminée. » Et d’ajouter que « tout cela est confirmé par un reportage photos dont la ligue a été destinataire.

A cela, il faut ajouter aussi que le certificat du décès ne mentionne ni l’heure exacte ni le lieu du décès de la victime. »

Et en guise de rappel pour attirer l’attention des uns et des autres, la Ligue algérienne pour la défense des droits l’homme conclut son communiqué en notant que « l’Algérie a ratifié de nombreux traités et conventions des droits de l’homme ainsi que la Déclaration universelle des droits de l’homme, affichée d’ailleurs dans tous les locaux des services de sécurité, afin d’être respectée, et non à titre ornemental. »

H. Saaïdia