Depuis l’avènement de la troisième vague du coronavirus en Algérie, l’on constate une augmentation accrue en matière de mortalité. Certes, la virulence du variant Delta y est pour quelque chose, mais la pénurie d’oxygène également, du point de vue des spécialistes.
Dans son dernier bilan quotidien, le ministère de la Santé a fait état de 64 décès en seulement 24 heures. Si l’on prend en considération les déclarations de plusieurs spécialistes, médecins et même responsables du secteur concernant la fiabilité des bilans, ce chiffre est loin de ce qui se passe sur le terrain.
Dans tous les cas, l’on déduit que la mortalité due au Covid-19 a considérablement augmenté lors de cette troisième vague que traverse le pays. A priori, la pénurie de l’oxygène médical au niveau des établissements sanitaires à travers tout le territoire cause également son lot de décès.
Dans un entretien accordé au quotidien Liberté, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, affirme que l’élément capital dans cette situation incombe certainement à la pénurie de l’oxygène médical dans les hôpitaux.
La pénurie d’oxygène constitue un élément capital dans la létalité
Selon lui, « plusieurs facteurs conjugués et rassemblés peuvent expliquer les raisons d’une telle hausse, mais les pénuries d’oxygène sont sans aucun doute un élément capital et aggravant dans cette situation ».
Dans le même sens, l’intervenant a tenu à préciser que malgré le ralentissement constaté ces derniers jours dans la propagation de l’épidémie, « la situation reste critique dans la majorité des hôpitaux », et ce, parallèlement avec un manque de cette matière vitale.
La pression qui persiste revient, selon lui, « au nombre important de malades déjà hospitalisés et mis sous traitement, en plus de tous ceux qui continuent à arriver quotidiennement avec un tableau compliqué de la maladie parmi des milliers de patients contaminés ».
Dr Merabet ajoute dans ce sens que cela a induit à « une surconsommation en produits pharmaceutiques nécessaires à la prise en charge de ces malades, en particulier l’oxygène qui a manqué à plusieurs reprises dans plusieurs de nos hôpitaux ».
Concernant les catégories d’âge des patients hospitalisés, le président du SNPSP souligne que « 30% sont des jeunes âgés de moins de 40 ans ». Il a également fait savoir qu’il y a « une prédominance féminine pour le sex-ratio, des femmes enceintes notamment, des bébés et des enfants en bas âge ».