Mostaganem : Les cimetières, de la vénération à la honte !

Mostaganem : Les cimetières, de la vénération à la honte !

Autrefois, les cimetières étaient des lieux sacrés où nos parents se rendaient, après de parfaites ablutions, se recueillir auprès de nos morts, lire quelques versets du Saint Coran sur les tombes et prier abondamment pour que Dieu accueille en son vaste Paradis, ces morts qui nous ont quittés. Aujourd’hui, rien ne subsiste de cette vénération et ses bonnes manières, certains y viennent faire la fête, se partager un bon couscous et faire la cour aux demoiselles qui s’y rendent avec tant de joie et de plaisir !

Malheureusement, le cimetière tend à perdre énormément son statut et beaucoup de sa sacralisation, sa vocation semble se détourner d’année en année,  sans que nul ne crie halte à ce massacre moral, qui progresse sans la moindre inquiétude… Une forme indirecte de profanation a vu naissance et s’est développée négativement de fête en fête, en piétinant toutes les règles de respect, dues à ces lieux, qui ont été jalousement défendues et appliquées par tant de générations, mais que la dernière génération, celle du gel et du rap ne tient nullement à suivre, en transformant le cimetière, en un simple coin de plaisirs divers…. ! Aujourd’hui, le cimetière est livré, durant ces jours de fête, à toutes les formes de divertissement. Beaucoup de jeunes filles, parées d’or et maquillées au denier cri, se rendent en candidates au mariage, pour se faire repérer par d’autres femmes qui y viennent en qualité de « marieuses », des négociations s’entament souvent entre les parentes de ses filles et ses drôles de « courtières », et elles finissent par des arrangements. Les garçons n’y manquent pas de se rendre également à ce rendez –vous annuel d’affaires de cœur, costumés, ils ne ratent jamais l’occasion de nouer des relations, à l’abri des buissons et des regards de curieux… ! Hélas, le cimetière a drôlement changé de statut …Il est devenu un lieu où beaucoup de choses se permettent ,la musique s’offre à haut volume et à plein tube provenant de ces véhicules garés au abords du coin ou de ces portables qui la diffusent de coin en coin en assassinant le silence qui était de rigueur à travers le cimetière d’antan, faire la «cour » aux demoiselles, est devenu presque un art à pratiquer couramment en ce lieu ,autrefois sacré, et la tenue des fêtes, avec du couscous et du méchoui, avec les you you qui résonnent au loin, est venue ternir à jamais l’image de ces lieux de recueillement, qui ne se profanaient jamais au temps de nos parents … ! A présent, la honte domine en ces lieux, où le sens du respect a cédé la place à tant de vices qui se pratiquent sans que personne n’ose s’élever contre cette anarchie immorale qui s’est abattue sur la « ville des morts » qui ne dorment plus en paix…. !
L.Ammar