Moumène demande à quitter la salle lorsque son frère est appelé à la barre, Aziz Khalifa enfonce l’ex-golden boy

Moumène demande à quitter la salle lorsque son frère est appelé à la barre, Aziz Khalifa enfonce l’ex-golden boy

Deux témoins et non des moindres ont comparu cet après-midi devant le tribunal criminel près la Cour de Blida. Il s’agit du frère de Rafik Abdelmoumène Khalifa et de la secrétaire du siège du groupe.

Ahmed Abdelaziz Lakhdar Khalifa est entrepreneur. Il était d’ailleurs chargé de la construction des agences de Khalifa Airways à travers l’ensemble du territoire national. Dès qu’il a fait irruption dans la salle d’audience, Abdelmoumène demande à sortir. Il reviendra quelques minutes plus tard. Mais ne supportant apparemment pas d’entendre le témoignage de son frère, il ressort de la salle jusqu’à la fin de l’audition.

Le frangin de Abdelmoumène confirmera au tribunal qu’il n’a jamais signé les actes d’hypothèques de la maison familiale et du local commercial. Pas plus que sa défunte mère d’ailleurs. Ou sa sœur qui vit au Maroc et qui ne pouvait en aucune manière être en Algérie puisque les faits s’étaient déroulés en avril 1998, ses enfants étant encore à l’école.

En revanche, Aziz Khalifa démentira les propos de l’ex-administrateur de Khalifa Bank. En effet, à la question du tribunal de savoir si M. Djellab avait réuni l’Assemblée générale des actionnaires, le frère de Abdelmoumène dira que la seule assemblée à laquelle il a été convié par lettre recommandée avait pour seul point à l’ordre du jour d’avaliser la désignation des nouveaux commissaires aux comptes et non pas la situation de la banque et sa recapitalisation. En somme, il infirmera les propos de son frère qui soutenait mordicus qu’il n’y avait pas de commissaires aux comptes.

Elle ne reconnaît pas son ex-patron

Nadjia Aiwas a rejoint le groupe en 1999. Elle ne confirme pas qu’elle était la secrétaire particulière de Abdelmoumène. Par contre, elle dira qu’elle était la seule et unique personne à assurer le secrétariat de l’ensemble du groupe, y compris les appels, rendez-vous et courriers de RAK.

La secrétaire était choquée à la vue de son ancien patron. « Mon Dieu qu’il a maigri ! » s’est-elle exclamée, non sans éclater de rire. Le juge lui demande si elle doutait de l’identité de Abdelmoumène et s’il avait les mêmes traits qu’avant. Elle répond par la négative et précise que c’était un homme extraordinaire.

Pendant toute son audition, Mme Aiwas ne cessait de rire, quasiment aux éclats, au point de faire dire à certains avocats, qu’elle devait avoir des problèmes psychologies.

A la question de savoir quelles étaient les personnalités qui défilaient dans le bureau de son chef, la secrétaire est soudainement frappée d’amnésie. Elle se rappellera uniquement du franco-libanais dont elle dit qu’il était conseiller de son patron, de Cheb Mami, Abdou Deriassa. Elle affirme qu’un chèque avait été libellé au nom de la chanteuse Amel Wahbi ( qui se serait transformée en couturière) en contrepartie des t-Shirts qu’elle aurait confectionné à l’effigie de Khalifa. Et également d’une secrétaire de l’ex-ministre de la Culture de l’époque, en l’occurrence Khalida Toumi qui s’était présentée pour prendre un chèque libellé au nom de l’artiste égyptien Adèle Imam.

Elle évacuera tous les noms qu’elle avait cités aussi bien devant le juge d’instruction Tahir que devant le tribunal en 2007. Elle avait en effet cité Abdelmadjid Tebboune, Djamel Ould Abbès, le protocole du ministre des Transports de l’époque, de magistrats, d’officiers de la DGSN, etc.

A sa sortie du tribunal, Mme Aiwas rencontre Lilia Ladjlat, Linda Benouis avec lesquelles elle échangera, à voix très haute des souvenirs et des éclats de rires stridents qui ne passaient pas inaperçus.

Faouzia Ababsa