Partie à Londres au début des années 90, l’algérienne Mouna Hamitouche a fait son chemin. Elle a été « The First citizen » de son district d’Islington en 2006 devenant ainsi la première femme arabe à être élue en Grande-Bretagne. Mouna a même été honorée par la reine Elisbateh II.
Algérienne de nationalité et de cœur, bonne citoyenne britannique, cette dame aux allures anodines a eu pourtant un destin peu commun. Arrivée à Londres en début des années 90, Mouna Hamitouche avait bien l’intention d’y décrocher un PhD en communication. Sous les brouillards de Londres, elle découvre un mode de pensée, de vie et de gestion séduisant. Elle s’y intéresse, s’intègre, milite. Elle a même été élue Maire de Islington, un district londonien.
En mai 2006, elle est ainsi “la seule élue d’origine algérienne et arabe dans tout le Royaume-Uni”, dit-elle avec un petit air candide. Son nom est inscrit désormais dans la longue liste des maires qui se sont succèdés à la tête de cette mairie. Mouna Hamitouche a été réélue, par la suite, à deux reprises en 2010 et 2014.
« First Citizen » d’un arrondissement londonien de 215 000 habitants, elle parle avec » fierté » de cette période où elle a servi sa ville en s’efforçant d’être l’ambassadrice idoine de son pays d’origine, l’Algérie, où elle a vu le jour, grandi et travaillé jusqu’à l’âge de jeune adulte.
Ancienne professeure à l’institut de l’information de Ben Aknoun ( ITFC), Mouna se souvient aussi de ses passages dans la presse algérienne. « J’ai travaillé au journal Echaab où j’animais une page dédiée aux femmes », dit-elle. Elle a passé aussi une autre année à l’Agence de presse algérienne (APS).
De cette période de sa vie de jeune adulte, elle garde le sens du contact et de la communication. Des atouts qui font sans doute partie des sources de sa popularité auprès des Britanniques.
En 2011, Mouna a été personnellement décorée par la Reine pour les résultats obtenus aux examens par les établissements scolaires de son district.
mouna hamitocuhe
Depuis son arrivée en Grande-Bretagne en 1991, Mme Hamitouche a franchi un long chemin et pas seulement au sein du parti travailliste dont elle est membre. Elle est aussi fondatrice d’une association pour la promotion de la culture algérienne à Londres.
Après avoir terminé son mandat en tant que maire, elle s’est à nouveau consacrée au travail associatif et bénévole à L’Algerian British Connexion (ACB), dont elle est membre fondateur. Une tâche qui occupe tout son temps. L’association vit grâce aux donations et Mouna veut lui donner les moyens d’aider les gens pour lesquels elle a été fondée.
En son district, Islington, qui a aussi été le refuge de l’African National Congress de Mandela de 1978 à 1994, on arbore avec fierté sa différence et le vivre ensemble harmonieux. Depuis 300 ans, des immigrants de toutes parts s’y installent. On y parle 200 langues et langages dont 155 enseignées dans les écoles.
Aujourd’hui, elle veut aider les Algériens résidant au Royaume Uni. Pétrie dans la tradition du partage, Mouna affirme qu’il est du devoir de chacun d’apporter l’aide aux plus nécessiteux notamment ces personnes qui ont fui le pays durant les années de terrorisme et qui n’arrivent toujours pas à se faire une situation stable. Entre Alger et Londres, le cœur balance mais Mouna a choisi de rester là où elle peut être la plus utile.