Mourir seul, le triste départ de certains seniors en Algérie

Mourir seul, le triste départ de certains seniors en Algérie

Comme dans toutes les sociétés à travers le temps, le tissu social en Algérie change et évolue. Ceci dit, cette évolution fait parfois des victimes collatérales, comme ces personnes âgées qui meurent seules dans leurs appartements, abandonnés par leurs propres enfants, qui une fois mariés, décident de fonder leur propre foyer.

En 2021, en Algérie, seule l’odeur de la putréfaction alerte parfois du décès de certaines personnes âgées, abandonnés totalement, ou partiellement, par leur progéniture. Dans ce pays ou les liens familiaux restent sacrés, mais ou l’autonomie devient de plus en plus une obligation, certains ne savent plus comment faire marier les deux choses.

Si en Europe les EHPAD et les maisons de retraite accueillent ces âmes fatiguées, leur prodiguent soins et  surveillance, en Algérie, cela reste très mal vu. Cet entêtement à garder les apparences mène parfois à des catastrophes humanitaires. Certains, au lieu de veiller sur la santé de leurs parents, les délaissent seuls dans leurs maisons, les livrant ainsi, en pleine crise sanitaire, à la mort et à la solitude.

Seuls face à la mort

À Sétif, il y a seulement quelques jours, des odeurs insupportables ont alerté les voisins d’un homme dépassant les 70 ans, vivant seul dans son appartement. Le pauvre est mort seul sans que personne ne lui tienne la main. Toujours dans la wilaya de Sétif, rapporte le média El Chourouk, un couple âgé a été contaminé à la covid-19. Tous les deux, dans leur appartement, ont tenté de faire face au virus qui a fini par prendre le dessus, tuant l’un puis l’autre, sans que l’on sache dans quel ordre cela a été fait.

Personne ne sait ce que pensait ce couple abandonné, et ce que pensait le survivant suite à la mort de sa moitié. Des exemples pareils sont légion, et l’actualité le confirme. Comme cet homme qui a dû défoncer la porte de l’appartement ou vivait seul son père, pour qu’il retrouve finalement ce dernier gisant sans vie sur le sol. Il est arrivé trop tard. Le regret servira-t-il à quelque chose ?

Afin que de tels drames ne se reproduisent plus, une prise en charge des personnes âgées devrait voir le jour. L’état doit intervenir, puisqu’une personne âgée, une fois abandonnée, est aussi dans le besoin que ne l’est un enfant. Des lois doivent être établies, et une campagne de sensibilisation doit cibler les personnes ne pouvant pas prendre soin de leurs parents, jusqu’à ce qu’ils prennent conscience qu’il n’y aucun mal à les confier à des spécialistes.