La situation risque de se compliquer davantage en l’absence de dialogue et de concertation entre les membres du syndicat.
A l’approche du congrès national du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) prévu pour le 15 octobre prochain, la relation entre les membres de l’organisation syndicale devient de plus en plus crispée au point où une campagne de redressement conduite par trois sections syndicales est lancée pour faire tomber la direction actuelle accusée de tous les maux.
En effet, le courant ne passe plus entre la direction nationale du syndicat et les responsables des trois sections régionales.
Alors que le Cnes, prônait toujours dans son discours le dialogue et la concertation comme le meilleur moyen pour résoudre les problèmes exposés, il s’est avéré que ce discours est vidé de son contenu. Sinon comment explique-t-on ce qui se passe actuellement dans la maison du syndicat?.
Le bras de fer entre les deux parties en conflit a atteint son point ne non-retour, depuis la réunion du conseil national du syndicat à la fin du mois de juillet dernier, des voix discordantes ne cessaient de s’élever pour dénoncer les pratiques des membres de la direction actuelle, accusés d’avoir abandonné la cause des enseignants universitaires dont son secrétaire général, Abdelmalek Rahmani, qui se contentait seulement de la distribution des rôles, en mettant de côté les préoccupations réelles des enseignants universitaires.
De son côté, le secrétaire général du syndicat a qualifié les initiateurs de cette action de «perturbateurs», qui «n’ont rien à voir» avec la réalisation des objectifs et la préservation des principes du syndicat, et qui sont motivés à des fins politiciennes à l’approche des élections législatives.
Pour ce dernier, le bureau national continue de travailler sereinement dans les préparatifs du congrès national du syndicat considéré comme un rendez-vous important et décisif, dont l’objectif est de renouveler les structures de la plus ancienne organisation des syndicats de l’enseignement supérieur avec l’élection d’un nouveau secrétaire national à la place de l’actuel.
Les membres du syndicat échangent les accusations et aucun ne veut faire machine arrière; les responsables des trois sections continuent dans la mobilisation de leurs troupes afin de bien mener leur mission. Ils comptent, d’ailleurs, convoquer la réunion du conseil national du syndicat à la rentrée universitaire pour «mettre les choses au clair».
Les contestataires estiment que la direction actuelle n’a pas réussi à mieux défendre les droits des enseignants et comptent renouer avec les mouvements de protestation dès la prochaine rentrée universitaire, en dénonçant les décisions unilatérales prises par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en ce qui concerne l’équivalence des diplômes des doctorats du système LMD et le système classique, et les autres points soulevés par la corporation depuis plusieurs années et qui sont toujours en suspens.
Pour rappel, M.Rahmani a déjà affirmé qu’il n’a aucune intention de présenter sa candidature pour un nouveau mandat, car le moment est arrivé pour céder la place en passant le flambeau à la jeune génération d’enseignants universitaires. Enfin, le bras de fer opposant les redresseurs à la direction actuelle du syndicat risque de s’aggraver davantage dans les prochains jours.
Des mesures coercitives seront prises, les contestataires devront être présentés devant le conseil de discipline du syndicat, selon M. Rahmani. Pour connaître l’évolution de la situation, il faut donc attendre la rentrée universitaire pour comprendre cette situation anormale dans une formation syndicale qui avait marqué l’histoire du mouvement syndical en Algérie durant les années 1980-1990, où elle avait porté haut la voix des travailleurs.