Mouvement des « gilets jaunes »: heurts à Paris, 65 blessés et plus de 158 interpellations

Mouvement des « gilets jaunes »: heurts à Paris, 65 blessés et plus de 158 interpellations

 Les abords de l’une des plus belles avenues du monde, les Champs-Elysées, sont le théâtre samedi des scènes de heurts violents entre les manifestants et les forces de l’ordre qui ont fait 65 blessés et plus de 158 personnes interpellées.

Dans les rues adjacentes à la place Etoile-Charles-de-Gaulle, plusieurs voitures de particuliers ont été renversées et brulées par des manifestants en colère, en marge de la manifestation des « gilets jaunes » qui contestent la hausse des prix du carburant et l’érosion du pouvoir d’achat des Français.

Le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’environ 1500 casseurs se trouvent parmi les manifestants pacifiques, venus en famille, retraités, travailleurs, jeunes et moins jeunes, pour exprimer leur ras-le-bol fiscal qui se nourrit davantage du fossé entre les citoyens français et le pouvoir incarné par le président Emmanuel Macron qui refuse de changer le cap de sa politique décriée par les Français.

Paris donne l’image d’une « révolte en marche » : voitures incendiées, banques brûlées et vandalisées, barrières arrachées, chantiers démantelés, pavés enlevés de la chaussée et lancés contre les forces de l’ordre, alors que dans les autres villes les manifestations se déroulent généralement sans incidents, sauf à Toulouse où des échauffourées ont éclaté.

En dépit de cette situation chaotique à Paris, où l’emblématique Arc-de-Triomphe a été pris d’assaut et tagué, les « gilets jaunes » sont décidés à maintenir la pression sur le gouvernement, même si un nombre d’entre eux se disent contre les violences. Mais ils restent solidaires et dénoncent les tentatives de discréditer leur mouvement qui est d’essence pacifique, a-syndical et apolitique.

Ce qui n’a pas empêché des observateurs a pensé que, face à la sourde oreille du pouvoir, le mouvement « se radicalise ».

Le Premier ministre Edouard Philippe a dénoncé les scènes d’une « violence rarement atteinte », se disant « choqué » des images vues. « Au risque de paraître vieux jeu, je veux dire combien j’ai été choqué par la mise en cause de symboles qui sont les symboles de la France », a-t-il affirmé, avertissant que le gouvernement « va faire en sorte que rien ne soit excusé a ceux qui viennent pour casser, provoquer les forces de l’ordre ».

Il faut rappeler que le mouvement des « gilets jaunes », d’essence pacifique, est soutenu par plus de 70 % des Français, selon les sondages, et ne semblent pas abdiquer tant que le gouvernement n’abandonne pas sa politique de « surtaxation » qui a conduit à l’augmentation des prix du carburants que les Français, dans leur totalité, rejettent.

Une première tentative de dialogue entre les « gilets jaunes » et le gouvernement a connu vendredi un échec, ce qui laisse indiquer, selon des observateurs, que le mouvement des « gilets jaunes » est en train de prospérer sur le fossé qui s’est creusé davantage entre les citoyens et le pouvoir.

L’échec de la réunion de vendredi, initiée par le Premier ministre Edouard Philippe, montre bien que le premier concerné dans ce bras-de-fer, qui est loin de s’estomper, reste le président Emmanuel Macron qui a réitéré, mardi dans un discours, sa volonté de maintenir le cap dans sa politique tout en faisant un geste, jugé « irrecevable » par les manifestants, pour apaiser la tension.