La situation politique algérienne caractérisée par une mobilisation populaire sans précédent et par un pouvoir tenté, de manière atavique, de réprimer les manifestations de rue n’échappe pas aux partenaires étrangers de l’Algérie. C’est le cas du Canada, par exemple, qui dit suivre de près l’évolution de la situation politique dans le pays. “Le Canada appuie fermement la démocratie, la stabilité et la prospérité de l’Algérie”, a déclaré à Liberté Krystyna Dodds, porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères. “Le Canada surveille la situation politique en Algérie de près et prend note des rapports faisant état de l’arrestation ou de la détention de manifestants”, affirme Mme Dodds. Une manière diplomatique de suggérer que la démocratie, en Algérie ou ailleurs, ne peut s’accommoder de la répression des manifestations pacifiques. Mardi dernier, la marche hebdomadaire des étudiants a été violemment réprimée à Alger. Ottawa apporte son soutien à toute initiative de promotion de la démocratie et des libertés. “Par le biais du Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL), le Canada soutient des projets et des organisations qui font la promotion de la démocratie, du respect des droits de la personne et d’une gouvernance inclusive et responsable en Algérie”, ajoute la diplomate. Le FCIL accorde des financements à des projets initiés par des organisations locales de la société civile. Le fonds finance quelque 600 projets chaque année dans 120 pays admissibles à l’aide publique au développement.
Le Canada a déjà pris position sur la révolution populaire qui a éclos dans les rues algériennes un certain 22 février 2019, en soutenant une transition démocratique et pacifique. “Je tiens à réaffirmer le soutien du Canada à une transition démocratique pacifique en Algérie qui répondra aux aspirations du peuple algérien”, avait déclaré, en juin dernier, Mme Patricia McCullagh, ambassadeur du Canada à Alger, lors d’une cérémonie de la Fête nationale du Canada. La diplomate canadienne était émerveillée par la révolution du peuple algérien qui a “impressionné le monde entier”. Des membres de la diaspora algérienne au Canada ont interpellé le Premier ministre Justin Trudeau sur le transfert de fonds depuis l’Algérie vers le Canada.
Le député d’opposition Pierre-Luc Dusseault a également saisi le ministre canadien des Finances sur le même sujet. Le parlementaire du Nouveau parti démocratique (NPD) a rencontré Saïd Sadi lors de son passage à Montréal et à Ottawa pour des conférences sur la révolution populaire.
De Montréal : Yahia arkat