Msila, Djelfa risque de devenir nouvelle plaque tournante de crime Contrebande, l’ex-gia, les maliens et les nomades

Msila, Djelfa risque de devenir nouvelle plaque tournante de crime Contrebande, l’ex-gia, les maliens et les nomades

Msila et Djelfa deux grandes villes du centre du pays, où plus de 2, 3 millions d’Algériens résident, respectivement 1, 1 et 1, 2 million habitent à Msila et Djelfa.

Devant ce nombre en hausse il était question pour la gendarmerie de faire augmenter ses éléments afin de mieux sécuriser les Msiliens et Djelfaouis. En face, le crime organisé a évidemment augmenté aussi, devenant avec le temps, ces deux villes vont devenir une plaque tournante du crime.

C’ est la raison pour laquelle nous sommes restés sur place, à Msila et Djelfa, durant trois jours. L’objectif de cette présence est de constater sur le terrain, caractéristiques du crime organisé de voir aussi et de plus pr s ce à quoi que les éléments de la Gendarmerie nationale font face au quotidien. Notre premi re tournée a commencé à Msila, une ville à caractre agricole.

Très sublime et immense, Msila nous a charmé par son paysage hors du commun. Paisible autrefois, cette ville ud algérien commence par intéresser les réseau de trafic de tous genres : trafic de cannabis, de véhicules, mais aussi trafic d’armes de guerre artisanales et de munitions, vol de cheptel, immigration clandestine et Msila commence à devenir la plaque tournante du crime organisé.

Face à ce risque majeur, le commandement de la Gendarmerie nationale, tr s conscient des dangers potentiels, a accordé un intérêt tout particulier à cette ville vu sa place stratégique, car Msila relie le Nord au ud c’est déjà tr s important pour la gendarmerie de surveiller cette ville, en déployant un dispositif sécuritaire qui répond au e igences du terrain.

A cet effet, la GN contrôle, présentement, plus de 85 % de la superficie de Msila. Un tau de couverture certes important, toutefois, cela n’a pas empêché les trafiquants de trouver des br ches pour arriver à leurs fins.

Présent avec nous, le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale, le colonel Mohamed Boussaïd, a e pliqué la spécificité de la criminalité à Msila. Notre interlocuteur a commencé par présenter le bilan des activités de ses unités durant les neuf premiers mois de l’année.

En neuf mois, les gendarmes de Msila ont réussi à démanteler plusieurs réseau de trafic de drogue, de véhicules, récupérer 2 276 sur les 2 489 têtes de cheptel volées par les contrebandiers.

Les opérations e écutées par les gendarmes de ladite wilaya ont concerné, également, le phénom ne de l’immigration clandestine, où ont été interpellés 22 immigrants africains et subsahariens dans le cadre de 11 affaires traitées par le groupement de la GN.

Pour ce qui est du trafic de cannabis, les gendarmes ont traité 38 affaires qui se sont soldées par l’arrestation de 64 trafiquants, dont 50 ont été mis en prison et 14 autres placés sous contrôle judiciaire, tandis que plus de 46 kg de drogue et 797 comprimés de psychotropes ont été saisis.

Les coups sév res portés par les gendarmes de Msila au réseau de trafic de véhiculés ont permis de récupérer 11 véhicules volés et l’arrestation de 8 trafiquants. D’ailleurs, cette ville est connue pour la forte activité de ces réseau de criminalité, surtout avec la forte présence de la casse dans cette ville.

« Parmi les affaires les plus importantes qu’on a traité durant cette année, celle du trafic de drogue où un dangereu réseau composé de deu trafiquants a été démantelé durant le mois de mars passé. Dans le cadre de cette affaire nous avons pu découvrir pr s de si kilos de cannabis dissimulés sous le si ge d’un véhicule de marque Golf si i – me génération.

Cette quantité de drogue était destinée à la vente dans la wilaya de Msila. Toutefois, le travail de renseignement qu’on a entamé a permis d’intercepter le véhicule et surtout de démanteler le réseau», e plique le colonel Mohamed Boussaïd. Depuis janvier dernier, les unités de la gendarmerie de Msila ont pu élucider 731 délits et 44 crimes.

A idi Aïssa par e emple, les gendarmes ont pu sauver une jeune fille qui a été enlevée par trois jeunes personnes à bord d’un véhicule. La libération de la jeune fille a pu se faire grâce à l’appel d’un citoyen sur le numéro vert le «1055». L’intervention des gendarmes, au bout de quelques dizaines de minutes seulement, s’est soldée par la localisation du véhicule signalé puis suivie par l’arrestation des trois kidnappeurs.

C’est l’une des spécificités de la wilaya de M’sila. Les conflits entre des différentes tribus fait rage dans cette ville. Parfois, c’est par l’usage d’armes que les parties en conflit r glent leurs comptent. ur ce registre, les unités de la GN de Msila sont intervenues des dizaines de fois pour calme la col re des parties en conflits.

Des interventions qui se sont soldées par l’interpellation des personnes qui ont causé des blessures ou provoqué la mort à leurs victimes. «Il s’agit d’un vieu phénom ne qui se poursuit à ce jour.

Malheureusement, les différends qui continuent à e ister dans plusieurs villages de M’sila ont causé des morts et des blessés, parfois dans un état critique, chez plusieurs tribus. Nos interventions ont, certes, se sont soldées par l’arrestation des auteurs, mais le probl me lui persiste à ce jours.

L’origine de ces différends, qui se r glent parfois par l’usage d’armes, tourne toujours autour de l’acquisition de terres, de territoires où des r glements de compte et qui finissent, parfois, par des meurtres», a indiqué le colonel Boussaïd.

DJELFA, BOU SAÂDA, LE DEUXIÈME PÉRIPLE

Notre deu i me et derni re étape fut à Djelfa c’est le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale, le commandant Ali Hamdouch qui prend la rel – ve pour nous emmener au gorges de cette ville.

C’est presque la même situation qu’à M’sila le vol de cheptel est considéré comme l’un des trafics le plus en vue et le plus traité par les gendarmes. Mais, il y a aussi le trafic des armes de guerre artisanales qui prend de l’ampleur dans cette ville. elon le commandant Ali Hamdouch, Djelfa est connue par ce trafic qui est devenu une tradition chez les fabricants clandestins.

Cela dit, les trafiquants d’armements artisanales recourent, généralement, à la création d’ateliers clandestins pour fabriquer des armes de guerre pour les vendre ensuite discr tement et à des pri fous. En chiffre, les gendarmesenquêteurs ont déjà traité, depuis janvier 2013, 13 affaires de ce genre ayant permis la récupération de 13 pi ces d’armes de guerre fabriquées par les trafiquants, tandis que 10 individus ont été mis en prison.

Au cours de notre tournée à Djelfa, le commandant Ali Hamdouch nous a e pliqué que les trafiquants d’armes recourent, aussi, à un mode opératoire tr s inquiétant, car ils se déplacent dans le maquis appelé «Djbel Boukhil», là où d’anciens terroristes appartenant à l’e -G PC ont laissé des mines enfouies sous terre, afin de les déterrer et les fabriquer pour être vendues par la suite au « clients «. « Nous avons déjà traité beaucoup d’affaires qui nous ont permis de récupérer des bombes artisanales fabriquées par ces individus «, a ajouté le commandant Ali Hamdouch.

LES MALIENS COMMENCENT À DÉBARQUER AVEC LEURS FAMILLES

Autre phénom ne inquiétant à Djelfa, la présence de plus en plus importante d’immigrants clandestins de plusieurs nationalités, mais surtout malienne.

En neuf mois, les gendarmes de Djelfa ont traité 94 affaires liées à l’immigration clandestine ayant donné lieu à l’arrestation de 126 Africains, dont plus de la moitié sont des Maliens, tandis que 78 ont été placés en prison. «Le pire dans cette histoire, c’est que la plupart des immigrants arrêtés sont venus et sont installés avec leurs familles, et c’est un phénom ne nouveau à Djelfa.

Comme vous le savez les autorités algériennes ne refoulent plus les immigrants clandestins qui débarquent en Algérie leur pays est en guerre. C’est un acte humanitaire. Alors, lorsque nous arrêtions des immigrants clandestins nous ne pouvons les refouler, bien entendu selon la décision de la justice, vers leurs pays d’origine.

Alors, la plupart d’entre eu seront relâchés », a poursuivi le Commandant Ali Hamdouch. Ce qu’il faut savoir de ces immigrants, c’est que ces derniers se trouvent dans une bonne situation financi re, car ils ont de l’argent et arrivent facilement à louer des maisons à Djelfa et ses environs. Mieu , ils ne sont pas dans le besoin.

Pourquoi ont-ils alors choisi Djelfa pour s’installer ? La réponse est simple, la plupart des immigrants clandestins préf rent s’installer dans des villes algériennes situées à l’intérieur du pays et non dans la capitale, comme cela a été le cas durant ces di derni res années.

Autrefois, les ressortissants africains qui débarquaient en Algérie se dirigeaient, tout droit, vers Alger, afin d’y rester quelque temps avant de quitter pour aller vers l’Europe. Mais ce n’est plus le cas maintenant car la tendance a changé. Djelfa, classée 4e ville algérienne en mati re du nombre de la population et 7e en mati re de superficie, est en train de découvrir le crime organisé.

Cette ville algérienne trois fois plus grand que le Qatar sera appelée à devenir une véritable plaque tournante de la criminalité du fait qu’elle relie le ud au Nord et l’Est à l’Ouest. Face à ce risque potentiel, la Gendarmerie nationale a déjà affûté ses armes.

Sofiane Abi