A peine un mois après son installation à la tête de la wilaya, le chef de l’exécutif a entamé une prise de contact avec le citoyen en effectuant au début de cette semaine une première sortie de travail dans les communes de la daïra de Aïn-el-Melh au sud de la wilaya, une région à vocation agro-pastorale d’une densité de 53 000 habitants où l’élevage du mouton occupe la première position dans les activités professionnelles, hissant ainsi la wilaya à la troisième place à l’échelle nationale dans la production de la viande rouge.
Distante de 150 km du chef-lieu de la wilaya, limitrophe avec la wilaya de Djelfa au sud, et avec la wilaya de Biskra au sud-est , elle occupe une position stratégique pouvant jouer un rôle très important dans le développement des différentes activités de sa vocation. Malheureusement, elle est freinée par le retard de réalisation des routes, qui se trouvent dans un état délabré, le manque d’eau potable et d’irrigation, la lenteur dans la réalisation des forages, les réseaux d’électricité agricole et rurale.
Trois sujets prioritaires inscrits dans les réclamations des intervenants lors de la séance de travail, organisée avec le premier responsable de la wilaya à l’issue de sa visite qui l’a conduit dans cinq communes, pour la plupart des zones rurales souffrant d’un manque énorme d’aménagement : des écoles vétustes éloignées des habitations éparses, où résident des élèves des trois paliers scolaires, contraints de parcourir plusieurs kilomètres, les obligeant de déjeuner dans des cantines ouvertes dans des salles de cours transformées en cuisine et restaurant, où il leur est offert des repas froids dans une région la plus froide de la wilaya.
Le wali reconnaîtra le retard enregistré dans la réalisation des projets qu’il a visités tels que le tronçon de 39 km de la route de Aïn Errich un projet de 14 milliards, le bureau de poste, des annexes d’établissements scolaires, des polycliniques ,un siège de la mairie ,un centre de soins ,le projet de la réalisation d’une protection de la ville contre les inondations et la zone d’activité.
Les citoyens de la région ont profité de cette occasion pour exposer leurs nombreuses préoccupations, comme le problème des périmètres agricoles déjà réalisés, dont les fellahs se plaignent de la création de nouveaux périmètres, malheureusement sur ceux qui sont déjà réalisés, pointant du doigt les services agricoles qu’ils accusent «de faire preuve de complaisance. Au lieu d’activer et de régler la situation administrative du foncier agricole, ils créent de nouveaux périmètres en vue d’annuler les anciens actes de concession des bénéficiaires.»
En réponse à toutes les inquiétudes des citoyens, le directeur des services agricoles de la wilaya reconnaît devant l’assistance la véracité des faits ,tout en déclarant « qu’il n’est pas interdit de créer des périmètres dans le cadre du nettoyage du foncier agricole, sur des espaces communaux non occupés avant de virer sur l’occupation illicite d’une partie de ces espaces».
Il demandera aux investisseurs de se rapprocher des services pour un règlement de leurs situations. Il annonce à cette occasion que la wilaya de M’sila n’a pas profité d’un programme conséquent d’électricité agricole qui a fait l’objet de réclamations. «Elle a bénéficié depuis le lancement de ce projet que de 500 km dont 140 km gelés, répartis à travers les différentes zones, en précisant que la wilaya a besoin, à ce jour, de 1 000 km, si elle veut prendre en charge tous les fellahs de la wilaya, or cela relève de l’utopie, vu la cherté du coût d’un km estimé à 300 millions de centimes.»
Le directeur du secteur des travaux publics a annoncé à son tour qu’un projet est programmé dans la région de Djedibia qui consiste en la réalisation d’un tronçon de 8 km sur le chemin de wilaya n°60, d’un montant de 5,5 milliards de centimes. Comme il a rappelé que cette daïra a bénéficié d’un montant de 60 milliards pour la réalisation et la réhabilitation d’autres chemins routiers tous types confondus, y compris la RN 70 et plusieurs chemins communaux.
Pour le volet traitement, des demandes, déposées par les communes pour la réalisation et le raccordement en gaz naturel, le directeur de wilaya de l’énergie a déclaré que «les dossiers gelés sont en cours d’études et seront relancés par les services de la Sonelgaz prochainement».
A ce propos, le wali a insisté sur le raccordement des établissements scolaires au gaz naturel. Il a promis de trouver des solutions à la surcharge des classes et procéder à des travaux de réhabilitation des écoles et de leurs cantines, en sommant les responsables locaux de «prendre en charge les écoliers en les confiant à d’autres établissements pour ne plus avoir à manger des repas froids».
En revanche, les citoyens de la daïra, soucieux de l’avenir de leurs enfants, ont exigé un diagnostic pour comprendre le « mystère » des mauvais résultats de fin d’année scolaire de leurs enfants occupant toujours le dernier rang depuis plusieurs années .
Le chef de l’exécutif sera enfin interpellé par des citoyens de la commune de Sidi M’hamed qui se sont plaints «du mauvais comportement du P/APC avec ses concitoyens recourant à la force, et à la complaisance». Il est en outre «accusé de dilapidation de deniers publics. A cet effet, il a promis «de réunir les deux parties pour trouver un terrain d’entente».
A. Laïdi