MSP : pas de candidat face à Bouteflika !

MSP : pas de candidat face à Bouteflika !

La non-participation du parti d’Abderrezak Makri à l’élection présidentielle si Bouteflika se porte candidat signifie que le parti islamiste ne se fait pas d’illusion quant à l’issue du scrutin.

La participation à la prochaine présidentielle n’est pas chose tout à fait acquise pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP). Le parti islamiste conditionne, en effet, sa participation à l’échéance du printemps 2019 et considère que ces exigences doivent être réunies. Dans son allocution à la réunion des responsables de wilayas du parti, tenue, hier, à Alger, Abderrezak Makri, président du MSP, a souligné que sa formation a étudié toutes les possibilités. De la participation, au boycott, en passant par un candidat unique de l’opposition, M. Makri n’a pas fait de détours pour soumettre les conditions de son parti pour prendre part à l’élection présidentielle de 2019. Le président du MSP a ainsi conditionné l’alignement d’une candidature du parti dans la course à la magistrature suprême en 2019 par le renoncement du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, à briguer un 5e mandat. En effet, même si Abderrezak Makri considère que même si les chances d’un 5e mandat pour Bouteflika s’amenuisent, “persister dans l’idée d’une autre mandature pour l’actuel Président ne fera que nous éloigner de la course”. Autrement dit, le parti de Makri ne compte pas présenter de candidat face à Bouteflika. Expliquant ce qui lui fait dire que l’idée d’un 5e mandat est en recul, Makri a soutenu que les partisans de cette option évoquent plutôt “la continuité” en lieu et place d’un 5e mandat. Ce qui suffit au MSP pour déduire que les tenants de la décision songeraient plutôt à l’ouverture du quinquennat actuel pour en faire un septennat. Même si le chef du MSP n’a pas fourni les éléments permettant de cerner au mieux cette supposition, il invoque l’argument de l’état de santé du chef de l’État qui serait, selon lui, le seul impératif pour valider l’option d’un autre mandat pour l’actuel Président. Toujours à propos de la présidentielle, Makri n’a pas exclu le recours à un candidat unique de l’opposition. Il a estimé, à ce propos, que “le MSP ne trouve pas d’inconvénient si toute l’opposition jette son dévolu sur un candidat ou un projet qui nous sortira de cette situation”. Cela étant, comme à l’accoutumée, le parti n’a pas manqué de traiter du rôle de l’institution militaire dans le jeu politique. Makri considère, à cet effet, que l’armée “n’a pas à adouber un candidat quelconque au détriment d’un autre”. Cela dit, Makri exige “l’impartialité” de l’armée lors de la prochaine élection. “Nous sommes très fiers que notre armée soit puissante”, a-t-il dit, ajoutant qu’elle est sollicitée “pour réaliser le consensus, sinon pour protéger la démocratie et ne pas prendre parti pour telle ou telle partie”. Évoquant la situation générale du pays, le chef du MSP a sévèrement attaqué le recours de l’Exécutif à la planche à billets. Il a considéré que ce choix “est périlleux pour notre économie”. À propos de l’avant-projet de loi de finances 2019, il a estimé que ce texte résume “les ratages d’un gouvernement sans crédibilité et incapable de gérer les affaires du pays”.

Mohamed Mouloudj