La distibution devient enfin indépendante. Tous les moteurs peuvent y gagner.
Honda avait révolutionné le moteur à combustion dans les années 1980, il avait inventé le VTEC. Soit la technologie qui permet aux soupapes d’un moteur de posséder un double mode de fonctionnement (calage, levée et durée d’ouverture), par exemple un premier optimisé pour les bas-régimes, et un second pour les hauts régimes. Cette technologie a aujourd’hui été reprise (et amélioré) par tous les constructeurs. VVTi chez Toyota, Vanos chez BMW, Variocam chez Porsche, mais voici Fiat qui fait mieux ! C’est le moment de rappeller que les italiens sont des motoristes. Ce sont eux en effet qui ont développé le premier diesel automobile avec une injection directe, technologie qu’ils ont très largement amélioré 10 ans plus tard par la technologie d’injection par rampe commune qui a aujourd’hui conquis toute l’industrie. C’était le Dr Rinaldo Rinolfi (ci-dessus, à droite) de Fiat Powertrain Technologies qui l’avait inventé, c’est ce même homme qui a dirigé le développement du MultiAir (ci-dessus, à droite). Et cette nouvelle technologie pourrait elle aussi, séduire tous les autres constructeurs. Ce n’est cependant pas ce qu’on attendait. Il ne s’agit pas d’un mécanisme de distribution sans arbres à cames. Le fameux moteur camless a déjà fait couler beaucoup d’encre, Fiat explique d’ailleurs qu’il y a travaillé pusieurs années, mais que de nombreux soucis de fiabilité (entre autres) l’ont convaincu de rechercher une solution plus simple.
Le MultiAir utilise toujours un arbre à cames, mais il ajoute côté admission un dispositif reposant sur un solenoïde (on/off) qui permet, à la demande du motoriste, de désacoupler la soupape de l’arbre à cames, avec un mécanisme de fermeture indépendant. Avec une gestion moteur adaptée, on peut grâce à cela augmenter la puissance de 10 %, le couple à bas régime de 15 %, tandis que la consommation et les émissions de CO2 sont réduites de 10 %, essentiellement du fait de la réduction des pertes par pompage. Mais on peut faire beaucoup mieux si le moteur auquel on applique le MultiAir est suralimenté. On peut ainsi atteindre une baisse de la consommation de 25 %, et les technologies qui améliorent le rendement, comme le cycle Atkinson sont considérablement facilitées. Leur potentiel est même accru. Côté antipollution enfin, le MultiAir ouvre de nouvelles perspectives avec une réduction importante des émissions d’oxydes d’azote (- 60 %) en rendant possible un très fort taux d’EGR, ce qui sera particulièrement appréciable sur les diesels. Car si la technologie MultiAir apparaîtra sur un moteur essence, un 1400 sur l’Alfa Romeo Mito, elle est aussi applicable sur les moteurs à allumage par compression. Elle leur permettra même de répondre à la norme Euro 6 de 2014 sans devoir recourir à un additif, au contraire des grosses voitures allemandes qui auront besoin d’un réservoir d’Adblue (à remplir tous les 25 000 km). Le MultiAir est le fruit de plusieurs années de R&D, on en entendait parler sous le nom d’UniAir, on n’a pas fini d’en entendre parler…
Le MultiAir est disponible à tous les constructeurs sous licence, et de même manière que Fiat vend déjà des moteurs à Opel, le constructeur italien peut aussi vendre des moteurs MultiAir complets.