La Méditerranée continue de servir de cimetière à ciel ouvert pour des dizaines de migrants et de réfugiés, dont le nombre de victimes est d’environ 2 000. C’est le dernier chiffre fourni hier par le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), à la veille d’un sommet européen de haut niveau sur la gestion de la crise migratoire à Bruxelles. Lundi, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont fait état de l’éventuelle disparition en mer d’au moins 126 personnes, après le naufrage de leur embarcation au large des côtes libyennes, où les réseaux de passeurs pullulent en raison de l’instabilité que vit le pays depuis de l’ancien régime de Tripoli. “Selon des témoins, un bateau transportant au moins 85 personnes s’est scindé en deux peu après avoir appareillé de Sabratha (ouest de la Libye) jeudi”, a déclaré, hier, un porte-parole du HCR, Federico Fossi. Trois embarcations en bois avaient appareillé ensemble, selon lui : les passagers de la première ont pu être secourus en mer et transportés en Italie, où ils raconté le naufrage. L’un des bateaux a été intercepté par les garde-côtes libyens et remorqué vers la côte, et le deuxième a été scindé en deux, beaucoup de passagers tombant à la mer, selon M. Fossi. “Certains ont survécu, et ont pu appeler les gens qu’ils connaissaient sur le premier bateau pour dire qu’ils avaient été secourus par les Libyens. Nous ne savons pas combien d’autres ont été emportés par les vagues”, a-t-il ajouté. Des migrants arrivés en Sicile lundi ont en outre indiqué que sept personnes avaient trouvé la mort dans le naufrage d’une autre embarcation. Durant la même journée de lundi, les gardes-côtes italiens ont secouru quelque 930 personnes, lors de plusieurs opérations en Méditerranée, toujours au large des côtes libyennes, a rapporté l’agence de presse italienne Ansa. “Environ 800 personnes ont été sauvées aujourd’hui (lundi) au cours de huit opérations”, a-t-elle précisé. “Depuis hier (dimanche), notre équipe a mené plusieurs opérations par de mauvaises conditions météorologiques”, a tweeté l’ONG allemande Jugend Rettet (La jeunesse qui sauve). La veille, dimanche, les garde-côtes italiens avaient déjà annoncé avoir sauvé 730 personnes en Méditerranée centrale au cours de sept différentes opérations, avec l’aide des ONG Save the Children et Jugend Rettet. “Ces drames viennent souligner les graves dangers auxquels s’exposent ceux qui qui sont obligés de fuir leur pays en raison des guerres et des persécutions”, a déclaré une porte-parole. “Depuis le début de l’année, plus de 77.000 personnes ont tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe”, a-t-elle ajouté.

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