Mustapha Berraf à l’APS: «Je suis le candidat du consensus»

Mustapha Berraf à l’APS: «Je suis le candidat du consensus»

Le président du Comité olympique et sportif algérien (COA), Mustapha Berraf, qui s’est prêté au jeu des questions-réponses, a estimé être le «candidat du consensus» en briguant la présidence de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa) dont l’assemblée extraordinaire et élective est prévue jeudi à Tokyo.

Quand et pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à la présidence de l’Acnoa dont l’élection aura lieu jeudi à Tokyo ?

Mustapha Berraf : J’exerce les fonctions de vice-président depuis quatre mandats avec toute la loyauté et la disponibilité nécessaires. J’ai quand même, avec mes collègues du Comité exécutif, réalisé de bons résultats dans la gestion et la résolution de conflits ainsi que dans le fonctionnement de notre institution. Nous avons mis en application des réformes qui ont propulsé l’Acnoa au-devant de la scène sportive internationale. Le départ anticipé du général Lassana Palenfo a fait qu’avec les autres collègues nous avons décidé d’assurer une continuité tout en veillant à procéder à quelques réaménagements indispensables et rendre l’Acnoa plus performante et mieux respectée. C’est ce que nous nous sommes attelés à faire depuis notre intérim et c’est d’un commun accord que la décision a été prise. J’estime être le candidat de consensus. Par ailleurs, mon Comité olympique m’ayant donné son accord pour postuler à la plus haute fonction élective du sport et de l’olympisme en Afrique, j’ai sollicité l’accord du président de la République qui a bien voulu m’autoriser à me porter candidat. C’est déjà un grand honneur pour moi de représenter mon pays dans ce grand challenge.

Comment jugez-vous l’état du mouvement olympique africain ? 

La situation est complètement rétablie et la sérénité totalement retrouvée, il faut souligner là les progrès réalisés ces dernières années par rapport à d’autres continents, puisque l’Afrique organise régulièrement les Jeux africains de la jeunesse, les Jeux africains et bientôt les Jeux africains de plage. Elle a organisé une Coupe du monde (de football) et va organiser les Jeux olympiques de la jeunesse en 2022. C’est un grand héritage pour tous les peuples africains. Les programmes de la solidarité ont été exécutés à presque 100% par les Comités nationaux olympiques (CNO) africains et beaucoup d’exemples méritent d’être cités. Nous possédons actuellement une académie africaine aux actions très relevées ainsi qu’un musée olympique africain de niveau international.

La fondation «Olympafrica» va bientôt créer son 50e centre sportif à travers le continent. Personne ne peut s’enorgueillir de mieux gérer sans connaître toutes ces données. Dans toutes les disciplines, l’Afrique décroche aujourd’hui des médailles olympiques. Et ceci se fait grâce aux femmes et aux hommes qui dirigent les associations et aux techniciens. Des potentiels importants existent qui nécessitent d’être exploités et accompagnés comme nous le faisons déjà depuis plusieurs années. Au niveau de l’Acnoa, nous sommes dans une logique d’intérim avec une concertation permanente de tous les membres du Comité exécutif. Les informations sont immédiatement répercutées auprès de tous les membres de l’assemblée générale et auprès de tous les membres du mouvement sportif africain. Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas eu de soucis, ni entre nous, ni avec nos pairs, pour faire fonctionner l’Acnoa.

Quels sont les principaux axes de votre programme ? 

Il s’agira d’abord de continuité dans les activités déjà menées et de parfaire l’organisation. Le plan d’action est peut-être ambitieux mais nous ferons tout pour le mener à bien. Il conviendra tout d’abord de redorer l’image du sport africain basé sur les valeurs de la Charte olympique, toujours dans un esprit de fraternité, de solidarité et de tolérance.

Puis, nous nous attellerons à établir des relations plus responsables, sincères et durables entre les Confédérations, les instances ministérielles des sports et les CNO et créer un rapprochement étroit avec les CNO pour contribuer à la préparation optimale de notre élite sportive. Afin de mener à bien notre programme et d’atteindre nos objectifs de développement, nous doterons l’Acnoa de tous les moyens humains et matériels nécessaires à son administration et nous comptons numériser les systèmes de gestion et professionnaliser les méthodes de communication. Un plan de formation et de mise à niveau continu sera également mis en place.

Par ailleurs, l’équité et la parité entre les deux sexes constituent des éléments fondamentaux de notre gouvernance. Nous amenderons donc nos statuts pour y incorporer des mesures incitatives en direction des femmes. Bien évidemment, et toujours en adéquation avec les valeurs de la Charte olympique, nous allons marquer un grand intérêt à la protection de l’environnement et aux questions humanitaires par le biais de la promotion du sport et de l’olympisme. La problématique des réfugiés sera d’ailleurs l’une de nos préoccupations majeures, nous avons le devoir de redonner l’espoir aux sportifs qui s’extirpent des zones de guerre. Nous comptons renforcer nos capacités managériales et d’organisation afin d’assurer à l’Acnoa les ressources financières et matérielles nécessaires.

Un programme de marketing et de recherche de sponsors sera mis en application et nous professionnaliserons la gestion des produits et propriétés de l’Acnoa. Nous veillerons enfin à rendre nos jeux plus attractifs en leur octroyant un caractère plus qualificatif et nous œuvrerons à récolter le maximum de moyens pour la création de centres de préparation olympique zonaux. Une rétrocession équitable des soutiens financiers est aussi prévue».