Le quatorzième vendredi de mobilisation populaire s’est achevé sur une note de tristesse. Nabil Asfirane est décédé en pleine marche, victime d’un malaise cardiaque. Hassane Benkheda avait également trouvé la mort dans des circonstances quasi-similaires. Le jeune Ramzi n’avait pas survécu à un coma d’une semaine après avoir reçu un projectile alors qu’il manifestait pacifiquement. Le nom des trois victimes est désormais étroitement lié au processus révolutionnaire.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – La maison des Lilas était plongée hier dans une profonde tristesse. Le domicile de feu Nabil Asfirane a été assailli par la famille, les amis mais également des inconnus venus rendre un dernier hommage à la victime.
Dans le quartier de Baïnem, il n’était pas difficile de repérer le domicile mortuaire. A l’intérieur, la famille éplorée était consolée par les nombreuses personnes venues assister à l’enterrement. A midi, la dépouille de la victime était acheminée vers le cimetière d’El-Madania, accompagnée par une foule nombreuse. Sa proche famille n’en était pas moins inconsolable.
Agée de 45 ans, la victime laisse derrière elle trois jeunes enfants. Cadre financier, Nabil Asfirane était très engagé dans le processus révolutionnaire en marche. Il tenait à être présent à toutes les marches du vendredi. La dernière lui aura été fatale. Sa perte s’ajoute à celle de Hassane Benkhedda, âgé de 56 ans, fils du président du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Il participait à la marche du vendredi 1er mars. Vers la fin de cette dernière et alors qu’il s’apprêtait à rejoindre son domicile, il fut pris d’un malaise cardiaque qui lui aura été fatal.
La mort de cet enseignant universitaire avait provoqué un profond émoi. Son portrait est, depuis, brandi lors des manifestations populaires pour rendre hommage à sa détermination mais surtout pour dire que sa mort ne sera pas vaine.
Quelques semaines plus tard, dans des circonstances différentes, le jeune Ramzi perdait la vie.
Il n’avait que 23 ans et la tête certainement pleine d’espoir pour cette Algérie en devenir. Blessé à la tête lors des manifestations du vendredi 12 avril, le jeune Ramzi Yettou est décédé une semaine plus tard. Il avait été admis à l’hôpital Mustapha avec une blessure à la tête lui ayant provoqué une hémorragie interne. La DGSN avait alors infirmé la thèse de la blessure provoquée par les éléments de maintien de l’ordre.
Tout comme Benkhedda, Ramzi Yettou reste présent dans l’esprit des manifestants qui, chaque vendredi, se remémorent sa mort et renouvelle le serment de poursuivre le combat.
Le nom de Nabil Asfirane viendra s’ajouter à cette triste liste, rappelant que la plus pacifique des révolutions aura quand même eu ses victimes.
N. I.