Nabil Bentaleb “Je pense que le coach ne changera pas de tactique”

Nabil Bentaleb   “Je pense que le coach ne changera pas de tactique”

Titulaire pour le second match de rang, Nabil Bentaleb, le cadet du Club Algérie en cette Coupe du monde 2014, revient dans cet entretien, accordé à Liberté en zone mixte à l’issue du succès face à la Corée du Sud au stade Beira-Rio de Porto Alegre, sur les conditions qui ont entouré cet exploit qui fait déjà partie de la légende du football algérien et africain.

Liberté : Nabil, vous devez être forcément content après un tel succès…

Nabil Bentaleb : On est très émus et très contents d’avoir accompli cet exploit, d’autant plus que l’Algérie n’avait pas gagné une rencontre en Coupe du monde depuis 32 ans. Ça nous fait vraiment chaud au cœur de l’avoir fait aujourd’hui.

Quel était le mot d’ordre du coach avant le coup d’envoi de cette rencontre que vous avez certainement entamée sous une grande pression ?

Il y a de la pression avant chaque match. Mais aujourd’hui, je peux vous dire qu’on était tous prêts à mourir sur le terrain. On était comme des frères, on est rentrés tous ensemble et on s’est dit : à la fin du match, on n’aura rien à regretter. Je pense que c’est ce qui fait qu’on a joué libérés sur le terrain.

Comparativement à votre première sortie face à la Belgique, l’équipe a semblé métamorphosée…

Contre la Belgique, c’était le premier match de la Coupe du monde. On n’avait pas d’expérience, il n’y avait que quelques joueurs qui l’avaient pour avoir déjà pris part à l’édition de 2010. Aussi, après avoir ouvert le score face à la Belgique, on est restés trop bas. Mais aujourd’hui, on a prouvé qu’on pouvait attaquer et rester en bloc aussi.

Sur un plan plus personnel, vous sembliez en difficulté lors de ce premier match justement, avant de monter en puissance comme l’atteste votre prestation face aux Sud-Coréens…

On monte tous en puissance. Mais il faut dire que ce n’est pas la même catégorie d’équipe, le premier match c’était la Belgique, aujourd’hui c’était la Corée du Sud, sans pour autant diminuer de sa valeur. Lors de son premier match contre la Russie, elle avait certes impressionné. On avait regardé la vidéo de son match contre la Russie et on savait que c’était une équipe qui joue très très bien au ballon. On savait qu’il fallait être patient. Je pense d’ailleurs qu’on l’a très bien fait. On a été patients et on a contre-attaqué au bon moment.

Désormais l’Algérie n’est qu’à un point du bonheur…

C’est toujours bien de gagner un bon match, mais on ne va pas se contenter d’un point face à la Russie. On jouera pour les trois points de la victoire. On joue chaque match pour le gagner.

Comment vous sentez-vous au cours de ce Mondial, à dix-neuf ans seulement ?

Je me sens très bien, car j’ai été très bien accueilli. Les anciens se comportent très bien avec moi. Les cadres font leur travail comme il se doit. Il y a beaucoup de communication sur le terrain et cela est aussi très important.

Ce match décisif face à la Russie, pensez-vous qu’il faudra l’aborder avec le même état d’esprit offensif ou, plutôt, avec une plus grande prudence due au fait qu’une simple parité suffit pour assurer la qualification ?

Je ne vais pas m’immiscer dans le travail du coach, mais je pense qu’il ne changera pas de tactique après ce match face aux Sud-Coréens.