Naftal victime d’une escroquerie : Trois ans de prison pour une ressortissante française

Naftal victime d’une escroquerie : Trois ans de prison pour une ressortissante française

La justice algérienne a rendu son verdict dans une affaire de fraude qui a opposé la société Naftal à une ressortissante française, Caroline Madeleine Johnson. Le tribunal de Chéraga l’a condamnée à trois ans de prison ferme et 200 000 dinars d’amende pour escroquerie et fraude. L’accusée avait indûment réclamé des paiements au titre d’un loyer sur une parcelle de terrain où se trouve un centre de remplissage de bouteilles de gaz, pourtant nationalisée depuis 1968 et sous la gestion de Naftal.

Les faits remontent à la période 2009-2012, lorsqu’une enquête sur la gestion financière de Naftal a mis en lumière des paiements douteux pour la location d’un terrain appartenant à l’État algérien. Cette parcelle, utilisée depuis des décennies par Naftal pour ses activités, avait été auparavant exploitée par des sociétés privées avant d’être nationalisée avec la réforme de 1968.

Cependant, en 1995, la propriétaire du terrain, Caroline Madeleine Johnson, a quitté l’Algérie sans jamais réclamer de loyer. Ce n’est qu’en 2009, lorsque Naftal a entrepris des démarches pour acheter officiellement la parcelle, que l’accusée est réapparue en exigeant un paiement rétroactif des loyers.

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Face à cette situation, la direction de Naftal a d’abord cherché à régulariser la situation en signant un contrat de location temporaire avec Caroline Johnson, en attendant une clarification du statut juridique du terrain. Toutefois, après des vérifications auprès des services du cadastre, il est apparu que le terrain était déjà nationalisé et que l’ancienne propriétaire avait reçu des indemnités de compensation de l’État.

Le PDG de Naftal blanchi par la justice

Dans cette affaire, l’ancien PDG de Naftal, S.A., avait également été mis en cause pour mauvaise gestion et détournement de fonds publics, après avoir validé les paiements à Caroline Johnson. Cependant, la justice a finalement prononcé son acquittement, reconnaissant que l’ancien dirigeant avait agi de bonne foi dans un contexte juridique flou.

L’enquête a montré qu’au moment de son entrée en fonction en 2007, les paiements de location étaient déjà en cours, sans qu’il soit informé de l’historique complet de la parcelle. Lorsqu’il a découvert les incohérences juridiques, il a engagé des procédures judiciaires pour annuler les contrats de location, ce qui a conduit à la révélation de la fraude.

En revanche, un autre accusé dans cette affaire a été condamné à deux ans de prison ferme et 100 000 dinars d’amende, son implication dans la validation des paiements ayant été reconnue par la justice.

La société se constitue partie civile et demande réparation

Estimant avoir été victime d’une escroquerie avérée, Naftal s’est constituée partie civile et a exigé un dédommagement de 300 millions de dinars pour les pertes subies. Le tribunal a finalement ordonné à Caroline Johnson de verser deux millions de dinars à la société pétrolière.

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Le représentant légal de Naftal a rappelé que la société avait été abusée par l’accusée, qui a continué pendant plusieurs années à réclamer un loyer pour un bien qui ne lui appartenait plus légalement. L’affaire a également soulevé des interrogations sur la nécessité de renforcer le contrôle des biens nationalisés afin d’éviter que d’autres tentatives similaires ne se reproduisent.