Le bilan du naufrage au large de l’Indonésie de boat-people du Moyen-Orient en route vers l’Australie a été porté lundi à 36 morts, au moment où le Premier ministre australien entamait une visite à Jakarta pour tenter de juguler l’afflux de réfugiés.
«Nous avons retrouvé quatre autres corps ce matin, dont deux enfants», a indiqué à l’AFP Warsono, chef de la police de la région d’Agrabinta, sur l’île de Java, au large de laquelle l’embarcation a sombré vendredi.
«Nous ne connaissons toujours pas le nombre exact de personnes qui se trouvaient à bord», a ajouté Warsono qui, comme beaucoup d’Indonésiens, ne porte qu’un seul nom.
Selon des survivants et la presse locale, le bateau transportait entre 80 et 120 personnes. Vingt-huit passagers ont été retrouvés sains et saufs.
Les secours n’ont pas pu reprendre lundi en raison d’une mer trop agitée.
Le navire transportait des demandeurs d’asile provenant du Liban, de Jordanie et du Yémen.
Le Liban a évalué dimanche à 29 le nombre de ses ressortissants encore disparus. 68 Libanais se trouvaient à bord. 18 ont été secourus et 21 corps ont été repêchés, a indiqué dimanche Haytham Jomaa, directeur général pour les émigrés aux Affaires étrangères à Beyrouth.
Les survivants ont raconté que l’embarcation cherchait à se rendre sur l’île Christmas, un territoire australien de l’océan Indien, plus proche de l’Indonésie que de l’Australie.
Ce voyage est entrepris par de nombreux bateaux de fortune chargés de demandeurs d’asile, majoritairement des Afghans, des Iraniens et des Sri-Lankais.
Des centaines de boat-people sont morts ces dernières années lorsque leur bateau a fait naufrage.
Le naufrage est intervenu tandis que le nouveau Premier ministre Tony Abbott entame lundi une visite délicate à Jakarta. Le chef du gouvernement conservateur, qui a mené campagne contre l’arrivée de ces clandestins, tente d’arracher le soutien de l’Indonésie à sa politique controversée visant à renvoyer les navires de boat-people.
Cette stratégie a suscité de nombreuses critiques parmi les autorités indonésiennes, qui y voient une possible violation de leur territoire, ainsi que les organisations des droits de l’homme.
Depuis le 1er janvier, plus de 15.000 de ces boat-people sont arrivés en Australie, suscitant un vif débat dans le pays.