Ne voulant pas que le dialogue vire en «un coup de force» : Jil Jadid réclame des gages de bonne volonté du pouvoir

Ne voulant pas que le dialogue vire en «un coup de force» : Jil Jadid réclame des gages de bonne volonté du pouvoir

Par NAZIM BRAHIMI

La formation de Jil Jadid réclame des gages de bonne volonté de la part du pouvoir pour que le dialogue proposé ne se transforme pas en «un coup de force».

Dans une déclaration, rendue publique au lendemain de l’annulation de l’élection présidentielle du 4 juillet, le parti de Soufiane Djilali a estimé que le pouvoir devrait donner «des gages sur sa bonne volonté en commençant par libérer tous les détenus politiques et d’opinion comme premier geste d’apaisement et ouvrir les médias à l’opposition». Pour ce qui est des représentants des autorités dans le processus de dialogue qui peine à prendre forme, Jil Jadid juge déterminant qu’il soit mené par «une commission formée de personnalités au-dessus de tout soupçon et qui soit mandatée pour mener les discussions avec les différents partenaires du mouvement populaire».

Selon lui, c’est la meilleure manière d’éviter d’impliquer «des responsables refusés par le mouvement populaire et la société politique». Jil Jadid ajoute que pour «apporter du crédit et une garantie de la mise en œuvre des conclusions de ce présumé dialogue, des représentants de l’institution militaire devraient en faire partie», relevant que les négociations «devraient concerner la loi électorale, la loi sur les partis politiques et les associations ainsi que celles régissant les médias».
Le parti considère que la mise en place d’une commission indépendante, qui aura la haute main sur l’ensemble du processus électoral,«restera la pierre angulaire pour un nouveau régime».

A l’adresse de la société politique, Jil Jadid appelle à une unification des propositions face au pouvoir, suggérant «une synthèse intelligente des deux propositions majoritaires au sein de l’opposition, qui semblent a priori contradictoires, peut apporter cohésion et efficacité aux revendications du peuple». La formation politique de Soufiane Djilali estime qu’il est «vital pour la réussite du dialogue que les Algériens continuent à faire pression sur le pouvoir à travers des manifestations pacifiques», estimant que «l’engagement des citoyens est capital».

Faisant part de son soutien aux nombreuses actions de coalitions citoyennes, portées par des associations et des collectifs de la société civile, Jil Jadid a relevé de se réapproprier l’action publique «en s’organisant sérieusement dans des structures pérennes, y compris les partis politiques». Et de soutenir qu’il est «impératif de bien définir les objectifs stratégiques du mouvement populaire et de s’y tenir, sans jamais trahir le cœur des revendications : passer d’un régime autoritariste à un régime de droit et démocratique». Par ailleurs, il a soutenu que le Conseil constitutionnel, en reconnaissant implicitement qu’il n’y a plus de dispositions constitutionnelles à même d’être à la rescousse du régime, vient de «donner illégalement, et contre l’avis des Algériens, mandat au Président de l’Etat par intérim de convoquer de nouveau le corps électoral».

Pour Jil Jadid, «l’application stricto sensu de cette interprétation de la Constitution, avec cette fois-ci recours à son préambule, signifie l’épuisement des solutions explicites du texte et met le pouvoir face au néant législatif».