ALGER – Les participants à la Conférence africaine sur la gouvernance d’Internet ont appelé lundi à Alger, à la mise en place d’une ‘‘plateforme africaine commune’‘ dans le but de maîtriser l’utilisation de la toile au niveau du continent noir.
Le directeur de la coopération globale dans le secteur de la recherche dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) en Corée du sud, Sang Baek Chris Kang, a indiqué que cette plateforme indispensable à l’échelle africaine ‘‘doit mettre en place des institutions communes chargées de la sécurité cybernétique au niveau de tous les pays membres’‘.
Il a précisé que celle-ci visait également le développement des ‘‘mesures liées à la sécurisation des données personnelles des individus notamment en ce qui a trait aux adresses électronique (e-mail), aux smart phones ou aux cartes d’assurances et bancaires qui, souvent, sont exposées à des menaces de piratage’‘.
Le responsable sud-coréen a affirmé à ce propos, que son pays comptait un nombre important d’institutions spécialisées en la matière à l’instar du Conseil de la protection et de la sécurité cybernétique, du Centre de sécurité cybernétique et d’autres institutions relevant de l’Etat qui ont pour mission de protéger les informations personnelles des utilisateurs de la toile et des réseaux sociaux.
Pour sa part, l’expert en TIC à Tunisie Telecom, Abdelaziz Ben Aziza, a souligné l’importance de ‘‘réfléchir aux moyens de parvenir à une gouvernance de la sécurité cybernétique afin de circonscrire la cybercriminalité et autres menaces qui ont pris des proportions alarmantes ces dernières années’‘.
Il a estimé que cela n’est réalisable qu’en procédant à la ‘‘divulgation des données sur Internet, à leur classement et à la prise de mesures efficaces de prévention et de protection à travers un programme africain unifié’‘.
‘‘Il n’est pas question d’attendre la menace sur Internet mais de se préparer pour y faire face dès qu’elle survient’‘, a-t-il tenu à dire.
Il a proposé à cet effet, la mise au point d’un ‘‘programme unifié de formation dans le cadre de la lutte des menaces cybernétiques’‘ qui débutera à travers des ‘‘programmes d’enseignement dans les écoles et les collectivités pour s’élargir enfin, à l’ensemble des individus’‘.
L’utilisation des réseaux sociaux exige la divulgation de nos informations personnelles à commencer par le numéro de portable ‘‘ce qui pourrait constituer une menace ou un point faible qui sera exploité par certaines parties’‘, a-t-il renchéri.
Il s’est interrogé cependant, ‘‘à qui incombe la responsabilité juridique en matière de sécurisation des données utilisées sur Internet’‘, estimant impératif de ‘‘clarifier les visions à ce sujet. Un volet, selon lui, souvent négligé par les Etats’‘.
Il a évoqué aussi le cryptage des informations sur Internet et le suivi de leur acheminement, précisant que les informations relatives aux utilisateurs africains ‘‘ne sont pas protégées à l’échelle africaine et cela constitue par conséquent, une hantise car les informations deviennent accessibles à d’autres personnes étrangères’‘.
Et partant, ‘‘il est urgent de créer la plateforme africaine dont la mise en place doit s’inspirer de l’expérience européenne ‘‘, a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, la conférence qui se tient au Centre international des conférences (CIC), Abdellatif Rahal, est marquée par la participation de ministres africains en charge des TIC, de représentants de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et de l’Union africaine (UA) ainsi que d’experts dans le domaine de la gouvernance de l’Internet.
Ce rendez-vous de haut niveau ‘‘se veut un espace de débats et d’échanges entre les différents acteurs dans la sphère panafricaine du numérique, pour discuter des possibilités de coordination pour la gouvernance de l’Internet dans les pays africains et de rapprocher les points de vue des pays africains et d’unifier leurs positions par rapport à la problématique de la gouvernance de l’Internet afin que l’Afrique s’approprie un usage de l’Internet adapté à ses besoins et réalités’‘.
A travers l’organisation de cette Conférence, ‘‘l’Algérie fidèle à ses engagements africains, réaffirme sa disposition à agir en étroite collaboration avec les autres membres de l’UA dans une perspective assurant l’impulsion d’une dynamique d’économie numérique à même d’assurer une meilleure interconnexion et des échanges à la hauteur des aspirations des peuples africains’‘.
En marge de cette conférence, il a été procédé à l’installation du Comité de liaison de la dorsale transsaharienne à fibre optique (CLTD).
Initié en 2003 dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), ce projet vise l’édification d’un réseau large bande dans le processus de développement et d’intégration qui réponde aux besoins croissants en infrastructure de transport d’un contenu fiable, sûr, moderne et au service des Africains.