Neurochirurgie : L’Algérie désignée comme un centre de formation aux résidents africains

Neurochirurgie : L’Algérie désignée comme un centre de formation aux résidents africains

par M. Aziza

Neurochirurgie : L’Algérie désignée comme un centre de formation aux résidents africains
L’Algérie œuvre dans le cadre de la Fédération mondiale et de l’Association méditerranéenne de Neurochirurgie de développer le partenariat Sud-Sud, avec l’objectif d’aider certains pays subsahariens à se former, sur le sol algériens et dans des centres de références, dans les deux rives de la Méditerrané, dans le domaine. C’est ce qu’a confié au ‘Quotidien d’Oran’ la présidente de la Société algérienne de Neurochirurgie Souad Bakhti, en précisant que l’Algérie a déjà reçu des étudiants africains, dans le cadre de ‘Neurosurgical global éducation’. Un programme conçu par la fondation de la Fédération mondiale des Sociétés neurosurgiques (WFNS), qui se consacre à la formation post-universitaire des jeunes neurochirurgiens, dans les pays en développement. Elle précise en affirmant que «nous sommes des pays qui émergent en neurochirurgie pouvant, ainsi apporter un plus pour, notamment, les pays subsahariens dont le nombre des neurochirurgiens se compte sur les bout des doigts pour une d’importante population». Il faut noter que l’Algérie a été désignée par la Fédération mondiale de Neurochirurgie, comme centre formateur des résidents africains, en neurochirurgie, alors que ces derniers étaient pour la plupart formés en Europe. C’est ce qu’a été d’ailleurs, confirmé par M. Talat Kiris, professeur à «Liv Hospital» et président de la Société turque de neurochirurgie, en précisant que l’Algérie a un rôle majeur dans le domaine scientifique, en Afrique. Et de souligner, par ailleurs, que des sessions de formations sont programmées, au profit de 50 pays africains dont l’Algérie, dans le cadre de la Fédération mondiale de Neurochirurgie. Il précise que ces sessions de formation ont, déjà, concerné certains pays, en citant le Kenya et l’Ethiopie. Il s’est dit, par ailleurs, favorable à échanger l’expérience de son service qui est une référence, dans les traitements des maladies neurochirurgicales, notamment les cas les plus compliquées. Il s’est dit favorable à des échanges d’expériences, par vidéo- conférence ou par des sessions de formation avec des pays africains et méditerranéens, sur notamment des chirurgies très pointues. Il dira, qu’à titre d’exemple, qu’à «Liv Hospital, nous sommes capables de nettoyer, soigneusement, pour atteindre les tumeurs avec facilité par l’utilisation de la chirurgie de la tumeur guidée par fluorescence». Il explique sur sa page ‘Facebook’ que «normalement, certaines tumeurs qui grossissent dans le cerveau, les métastases et certains lymphomes peuvent ne pas être distinguées du tissu cérébral lui-même, certains tissus doivent être coupés, si la tumeur est trop profonde à l’intérieur, augmentant ainsi la possibilité de blesser le cerveau (…) En utilisant la chirurgie et la navigation guidées fluorescentes, nous réduisons cette possibilité au niveau le plus bas possible».

La présidente de la Société algérienne, Souad Bakhti s’est dit pour sa part, très favorable pour des sessions de formation dans les deux rives de la Méditerranée, en précisant que «nous avons des référents, dans notre région, nous avons l’habitude d’envoyer nos jeunes neurochirurgiens au Japon, en Allemagne et ailleurs, mais aujourd’hui, on est beaucoup plus intéressés par des sessions de formation qui se font près de chez nous à deux ou trois heures de vol, avec des similitudes du point de vue culturel qui facilitent le contact entre spécialistes».

Enfin, un rapport récent de l’OMS, nous dira le Pr Souad Bakhti, a classé les spécialités, qui se maintiennent sur le plan des nouvelles techniques, en Algérie, désignant ainsi, la chirurgie orthopédique, la chirurgie digestive et la neurochirurgie comme étant les spécialités à la pointe, dans notre pays. Et si l’Algérie demeure une référence en Afrique et dans le monde arabe, dans le domaine de la Neurologie fonctionnelle et stéréotaxique, la Turquie et d’autres pays de la Méditerranée se sont, déjà, lancé dans de nouvelle expériences scientifiques, d’où l’intérêt de confronter les expériences. Il faut savoir que pas moins de 1.000 cas de transplantations de cellules souches ont été, déjà, effectués, dans le premier centre de référence à ‘Liv hospital’ depuis le début des recherches au centre. Traitant, ainsi, différentes pathologies, notamment, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez l’enfant, dans certains cas de paralysie notamment chez les personnes jeunes. Et ce, par l’implication des cellules souches qui ont la capacité de réparer les tissus nerveux lésés, en remplaçant les cellules endommagées. Des vidéos diffusées par le centre en question montrent que pas mal d’enfants ont retrouvé la mobilité graduelle des différents membres du corps grâce au traitement avec des cellules souches. Pourtant, ce traitement appelé médecine de l’avenir a été, depuis plusieurs années, expérimenté, exclusivement dans les pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne et le Japon.

La présidente de la Société algérienne de Neurochirurgie, a reconnu qu’en Algérie on n’est pas encore à ce stade, en précisant que le traitement par les cellules souches n’est pas encore validé à 100%, mais dit-elle, connaître ce que font les autres est toujours bénéfique. Elle précise, si l’Algérie n’a pas encore franchi ce cap «pour un problème d’environnement» et non pas par manque de compétence, elle arrive, tout de même, malgré certaines difficultés, à avoir des référents en la matière. Mais, elle a tenu à préciser, en réponse à certaines campagnes de désinformation, via la presse et beaucoup plus sur les réseaux sociaux, que les services de Neurochirurgie, en Algérie, prennent en charge toutes les tumeurs cérébrales (y compris celles de la base du crâne) et médullaires, la pathologie traumatique et dégénérative ainsi que la neurochirurgie fonctionnelle et vasculaire. La chirurgie éveillée se pratique, couramment, et les chirurgies des mouvements anormaux et de l’épilepsie sont aussi effectuées, ainsi que le traitement de la maladie de Parkinson. Le nombre de patients opérés, dans les différents services, se compte par milliers. Pour elle, les transferts de soins à l’étranger concernent, principalement, des malformations artério-veineuses qui selon les standards internationaux, sont principalement prises en charge par traitement endovasculaire et radiochirurgie ce qui n’est pas assuré chez nous, toujours pour un problème «d’environnement»

Le Pr Talat Kiris s’est dit tout honoré de rencontrer les neurochirurgiens algériens, au 2ème Congrès (MANS 2018), à Naples en Italie, prévu du 19 au 20 juin 2018. Sachant que le 1er Congrès de Neurochirurgie a eu lieu, en Algérie, où il a réuni un grand nombre de neurochirurgiens venus des deux rives de la Méditerranée, dont l’Espagne, l’Italie, la France, la Turquie, la Tunisie et le Maroc. Un autre congrès organisé par la Société algérienne de Neurochirurgie devait se tenir en Algérie, du 30 au 1er juillet, où il sera question d’aborder les traitements et les méthodes chirurgicales traitant la Myélopathie Cervicarthrosique.

25% de neurochirurgiens sont des femmes en Algérie

Contrairement à certains pays notamment occidentaux, le nombre des femmes en neurochirurgie est très important en Algérie. Sur les 340 neurochirurgiens que compte l’Algérie, 25% sont des femmes.

Pourtant tout le monde sait que les femmes, à travers le monde, boudent les spécialités chirurgicales, notamment la neurochirurgie. Il se trouve qu’en Algérie, et selon la présidente de la Société algérienne de Neurochirurgie, 25% sont des femmes avec 2 chefs de service dans le secteur public. Alors que selon le Pr Souad Bakhti, la France compte 10% de femmes en Neurochirurgie, les Etats-Unis 6% et le Japon 4%.