Selon la ministre de l’Industrie et des Mines, les réajustements récemment opérés permettront au groupe Sovac de reprendre ses activités dès le début de l’année 2020.
Quatre mois après l’incarcération du patron du groupe Sovac, Mourad Oulmi, et moins d’un mois après la nomination d’un administrateur judiciaire au sein du même groupe, les ambassadeurs d’Allemagne, d’Espagne et de la République tchèque, accompagnés des représentants de Volkswagen et ses filiales Seat et Skoda, ont été reçus en audience, lundi, par la ministre de l’Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt, pour aborder la situation qui prévaut au sein du groupe et de l’usine Sovac Production de Relizane. Selon un communiqué rendu public dans la matinée d’hier, les discussions ont, essentiellement, porté sur le projet du constructeur automobile allemand en Algérie.
Mme Tamazirt a, d’emblée, fait une présentation sur l’état d’avancement de ce projet à la lumière des décisions prises par les pouvoirs publics, à savoir la désignation d’un administrateur judiciaire, et a rassuré les trois ambassadeurs sur “la levée des obstacles par la libéralisation des kits et le déblocage du compte bancaire de l’entreprise Sovac”. Selon la ministre, les réajustements récemment opérés permettront au groupe Sovac de reprendre son activité dès le début de l’année 2020, selon le dossier présenté et approuvé par le Conseil national de l’investissement (CNI).
Les représentants des trois marques ont, à leur tour, fait état de leur engagement à vouloir développer un tissu de sous-traitance pour aller vers un taux d’intégration à la hauteur des attentes du gouvernement algérien, d’une part, et de fixer un cap, à moyen terme, pour passer à l’exportation, d’autre part. Selon la même source, “un plan de développement de la sous-traitance impliquant des équipementiers a été présenté dans l’objectif de renforcer l’activité industrielle du groupe, l’intégration et de s’orienter vers l’exportation des pièces, composants et véhicules dans le strict respect de la réglementation”.
Pour Mme Tamazirt, la feuille de route et les objectifs du groupe Volkswagen, tels que présentés lors de cette rencontre, “constituent les objectifs assignés à cette deuxième phase de l’industrie automobile en Algérie”, suggérant “la mise en place d’un groupe de travail composé de techniciens du ministère et de l’entreprise Sovac et du constructeur automobile qui sera chargé de se pencher sur ces aspects”.
Tout en affichant la disponibilité du ministère à accompagner Sovac dans le processus de développement de cette industrie naissante, Mme Tamazirt a rassuré, souligne la même source, les partenaires industriels de l’Algérie sur leur projet industriel, tout en réitérant “le potentiel du marché algérien et les opportunités qu’il offre pour exporter des voitures et des pièces vers les marchés de la région”. Il faut savoir que cette audience intervient après un climat explosif qui a prévalu au lendemain de l’incarcération du patron du groupe, Mourad Oulmi.
Les craintes ont monté d’un cran chez les maisons mères après la nomination d’un administrateur judiciaire. Cet état de fait a poussé le groupe allemand Volkswagen à réagir en saisissant officiellement la mission diplomatique à Alger pour s’enquérir de la situation qui prévaut dans le secteur automobile en Algérie, particulièrement à l’usine de Sovac Production de Relizane.
Sachant que les chaînes de production de Sovac produisent les marques de Volkswagen, de Seat et de Skoda, les ambassades d’Espagne et de Tchéquie ont également été sensibilisées par les maisons mères pour suivre de près l’évolution de la situation, notamment après la nomination d’un administrateur judiciaire au sein du groupe Sovac qui, au demeurant, fonctionnait avec deux ordonnateurs, en l’occurrence les frères Khider et Mehdi Oulmi.
Le jour de cette audience, le représentant de la marque Kia Motors de la région Moyen-Orient et Afrique, Kyung Hyeon Kim, a réitéré sa confiance à Global Group, dont le patron, Hassan Arbaoui, a été placé sous mandat de dépôt. Pour ce responsable, le choix de Global Group a été fait “sans aucune pression”, mais “selon les critères de sélections commerciales et professionnelles”, affirmant que Kia Motors croyait en les capacités de Gloviz de répondre aux attentes de l’État algérien.
FARID BELGACEM