L’appel du ministère de la Santé pour désengorger les urgences hospitalières pour leur permettre de prendre en charge le malade et assurer en même temps la sécurité du personnel médical n’a pas eu l’écho escompté. Hier, lors d’une visite inopinée de Boudiaf à Sétif, le constat n’était pas reluisant. Les urgences regorgent de monde. Alors il ordonne des enquêtes pour déterminer les responsables.
La guerre que mène le ministère de la Santé contre la surcharge des services des urgences n’est pas encore gagnée. Les directives fermes du ministre de la Santé pour faciliter la prise en charge du malade n’ont pas été respectées.
Avant d’entamer sa visite de travail et d’inspection d’une journée, dans la wilaya de Sétif, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf s’est rendu dans la soirée de samedi au CHU, cette fois-ci sans prendre avec lui la presse. Au service des urgences de CHU de Sétif, le service regorge de monde. Ce qui crée un «climat de crise entre les professionnels de la santé et le malade», dira le ministre de la Santé. Sur place, le ministre n’a pas manqué d’exprimer sa colère quant à l’anarchie qui y règne. «Il faut désengorger les urgences pour permettre une prise en charge efficace du malade et pour assurer la sécurité du personnel médical», lance Boudiaf qui a ordonné une enquête au niveau de cet hôpital, afin de déterminer les responsables de ce disfonctionnement. «À part le malade, personne n’a le droit de rentrer à l’hôpital, même sa famille», dira le ministre qui a instruit les responsables des hôpitaux de s’occuper du malade dès son acheminement vers le service des urgences. «Il faut trouver des alternatives, libérer les hôpitaux de cette charge et préparer les conditions valables pour la prise en charge du malade», dira Boudiaf ajoutant : «notre directive est de ne pas laisser le malade plus de 48 h au service des urgences».
Toutefois, le ministre a exprimé son souhait de voir la wilaya de Sétif devenir un pôle d’excellence en matière de prise en charge des malades vu les capacités matérielles et humaines dont recèle cette région.
Pour assurer la sécurité du personnel médical, le ministre de la Santé a appelé également les responsables des hôpitaux à signer des contrats avec des sociétés de sécurité. «Nous demandons également aux agents de sécurité au niveau des établissements de santé de faire leur travail et d’interdire l’accès aux personnes qui ne sont pas malades», a exigé Boudiaf. L’externalisation des spécialités et l’ouverture des polycliniques 24/24 sont également recommandées par le ministre de la Santé. «Il faut que les polycliniques travaillent 24/24 pour prendre en charge les malades qui se trouvent obligés d’attendre le lendemain pour consulter un médecin», dira le ministre.
Cependant, la maternité de Sétif a reçu l’éloge du ministre lors de sa visite inopinée. Il a exprimé sa satisfaction quant à la qualité de service offert aux parturientes et à la présence du personnel médical.
Interpellé sur la pénurie de certains médicaments au niveau de la wilaya de Sétif, lors de son passage au siège de la radio locale, Abdelmalek Boudiaf a nié toute pénurie en matière d’approvisionnement. «Il n’y a pas de pénurie», répond-il. Selon lui, il s’agit d’un problème de distribution. Dans le même contexte, le ministre de la Santé a relevé que la facture d’importation de médicaments n’est pas en hausse cette année. «D’habitude on importe graduellement le médicament. Cette année, la commande a été faite d’un seul coup, ce qui explique sa hausse», explique-t-il, soulignant que «d’ici la fin de l’année la facture sera équilibrée».
A la fin de sa visite, le ministre a procédé au lancement des inscriptions universitaires. 700 inscriptions en médecine, 701 en pharmacie et 702 en chirurgie dentaire sont les inscriptions finales à l’université de Sétif pour cette année.