L’Israël a souvent été au cœur des débats à cause de son conflit avec la Palestine. Cependant, cette-fois ci elle est encore présente dans un débat dont le cœur est arabe. On parle ici de normalisation, dans la diplomatie lorsque ce mot est utilisé entre deux pays, il signifie un retour à une situation normale après un conflit ou une crise.
Un petit voyage dans le temps s’impose : vu le conflit israëlo-palestinien, beaucoup de pays arabes notamment voisins ont pris parti pour la Palestine et donc ne reconnaissaient pas Israël comme Etat. Cette alliance arabe a été brisée par l’Egypte, le premier pays arabe à reconnaître Israël comme Etat, et ce, en signant un traité de paix le 26 mars 1979 à Washington. La Jordanie a rejoint en 1994 et puisque jamais deux sans trois, les Émirats arabes Unis normalisent les relations avec l’Israël, fruit de pourparlers tripartites avec les États-Unis.
Mais ce n’est pas tout, le Bahreïn et le Soudan normalisent également leurs relations avec l’Israël. Toutes ces adhésions des pays arabes musulmans ont suscitées des polémiques partout puisque leurs peuples et le reste des pays arabo-musulmans s’opposaient ouvertement à cette décision, soutenant la cause palestinienne et par extension refusant toute sorte d’accord avec l’ennemi. En 2020, le Maroc s’ajoute à la liste des « normalisateurs », un néologisme politique qui porte avec lui le déshonneur et la trahison selon le reste des pays arabes qui refusent de coopérer et surtout de reconnaître Israël comme Etat.
Un refus pas très catégorique
Après cette normalisation inattendue, la question de qui pourrait être le prochain pays arabe à signer n’est plus tabou. Faisant tout les deux partie du triangle amoureux politique, les responsables israéliens et américains se montraient très optimistes quant à l’adhésion des autres pays arabes.
Et ce, parce que l’intérêt que certains pays gagneraient suite à ses accords est important et indéniable que ce soit en termes de sécurité, économie ou même alliance contre un ennemi commun, la tentation y est.
Le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder, se dit la Tunisie?
“Une nouvelle union régionale et moyen-orientale” voici le titre donné désormais aux accords de normalisation, vu que ce dernier porte une opprobre entre ses lettres, et c’est dans ce cadre qu’un ministre israélien laisse entendre que la Tunisie serait la prochaine à dire oui à cette union.
Issawi Frej, le ministre israélien de la Coopération régionale a déclaré au site d’informations émirati Erem News « je vois a long terme que tous les pays du Moyen-Orient s’allieront a une nouvelle union régionale et moyen-orientale (…) à l’instar des Emirats arabes unis, l’Egypte et la Jordanie qui ont intégré cette union, d’autres pays pourraient leur emboîter le pas en l’occurrence le Sultanat d’Oman, la Tunisie, le Qatar et la Malaisie ».
Le président de la Tunisie Kaïs Saïed est pourtant connu pour être un fervent défenseur de la cause palestinienne, il avait même qualifié cette normalisation de « trahison ».
La Tunisie va-t-elle retourner sa veste et céder face à la campagne de normalisation qui ne fait que commencer?