Le ministre de l’Énergie, Noureddine Boutarfa, coprésidera aujourd’hui à Bruxelles avec le Commissaire européen en charge de l’action pour le climat et de l’énergie, Miguel Arias Canete, la réunion annuelle de haut niveau, Algérie-Union européenne (UE). La rencontre intervient alors que les contrats gaziers de long terme liant l’Algérie à certains pays européens font l’actualité. Il est vrai que ce type de contrat se négocie dans un cadre bilatéral (d’État à État).
Il est tout aussi vrai que l’Algérie peut tirer le meilleur profit du multilatéral pour convaincre ses clients sur le Vieux Continent de la nécessité du long terme. Le pays veut, en fait, entendre de l’UE qu’il reste dans son plan énergétique sur le long terme et que l’Europe ne lui préfère pas de nouveaux arrivants sur le marché gazier. L’Algérie croit en ce qu’elle fait avec l’Union européenne et souhaite que celle-ci en fasse de même, loin des discours mielleux. En effet, l’UE répète souvent que le partenariat stratégique algéro-européen dans le domaine de l’énergie est dense et de qualité. Et que l’Algérie est un fournisseur “fiable” et “majeur” de l’Europe.
Ou encore, l’Algérie est un partenaire clé pour l’UE, tant au niveau bilatéral qu’au niveau régional, car l’énergie est un domaine prioritaire du partenariat euro-méditerranéen, parce que c’est un élément indispensable pour la construction d’une zone de prospérité et stabilité partagée. Troisième fournisseur de l’Europe en gaz, derrière la Russie et la Norvège, l’Algérie est un fournisseur majeur de l’Europe, un fournisseur qui a toujours été fiable, même dans les périodes difficiles, a reconnu le commissaire Canete qui a dit “apprécier” cette fiabilité.
Pour le commissaire européen à l’Énergie, le gaz naturel est “un enjeu stratégique pour les deux parties”, assurant, à ce titre, que “l’Europe est et a vocation à rester le principal client de l’Algérie”. Et de rappeler que l’UE et l’Algérie sont dans une relation d’interdépendance. L’Europe s’appuie sur le gaz algérien pour sa sécurité d’approvisionnement et l’Algérie s’appuie sur le marché européen pour la sécurité de la demande. Il a exprimé la volonté de l’UE de voir ce commerce mutuellement bénéfique du gaz se poursuivre et se développer davantage.
La porte-parole du commissaire Canete, Anna-Kaisa Itkonen, affirmait, elle, il y a une année, que les estimations de la consommation européenne de gaz, quel que soit le scénario, montrent que l’UE continuera à être un grand marché pour le gaz.
Après cinq années consécutives de baisse, la consommation d’énergie au sein de l’UE a légèrement rebondi en 2015, montrent des données publiées récemment par l’office statistique de l’UE, Eurostat, qui a précisé que cette consommation s’est élevée à 1 626 millions de tonnes équivalent pétrole en 2015 contre 1 607 millions un an auparavant. Eurostat a souligné, à ce titre, qu’au cours de cette période, la dépendance de l’UE vis-à-vis des importations de combustible fossiles a sensiblement augmenté, 73% étant importés en 2015 contre à peine plus de la moitié (53%) en 1990.