La Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) est confrontée au phénomène de la fuite des cadres. Pas moins de 220 jeunes cadres ont déposé leurs démissions en 2009.
Cette révélation a été faite, hier, par le P-dg de l’entreprise, Noureddine Bouterfa en marge du Séminaire international sur la pollution marine par les hydrocarbures tenu à Alger.
Ces cadres quittent la Sonelgaz après un transit d’un ou deux ans, tient à noter Noureddine Bouterfa. Ils travaillent pour le compte de la Sonelgaz, poursuit-il, le temps d’acquérir une expérience leur permettant d’être recrutés par des entreprises étrangères. La médiocrité des salaires est sans doute la principale raison de cette saignée des cadres de la Sonelgaz.
Cette dernière offre 28 000DA aux ingénieurs recrutés, un salaire qui atteindra les 35 000DA avec les nouvelles augmentations salariales, a-t-il indiqué. Face à cette situation, Noureddine Bouterfa estimera que son entreprise est impuissante à faire quoi que ce soit pour retenir ses cadres.Très difficile d’atteindre l’équilibre, jugera-til, estimant qu’il n’est pas facile de procéder aux augmentations salariales d’une catégorie et laisser les autres alors que Sonelgaz emploie actuellement 60 000 agents. Il évoquera aussi la faiblesse des recettes de son entreprise pour justifier l’impossibilité d’offrir des salaires décents pour ses employés.
Pour lui, toute augmentation de salaire aura des conséquences négatives sur la trésorerie de l’entreprise.
Cette saignée intervient au moment où Sonelgaz a entamé un ambitieux programme d’investissement où l’élément humain occupe une place de choix. Par ailleurs, le P-dg de Sonelgaz, a remis au goût du jour la question d’augmentation des tarifs d’électricité. Interrogé à ce sujet, Noureddine Bouterfa estimera que les mesures prises par l’État pour aider l’entreprise ne sont que conjoncturelles. Pour lui, c’est clair qu’il n’y a que «l’augmentation des tarifs qui peuvent assurer la viabilité de l’entreprise ».
Abordant les créances de l’entreprise, il minimisera ce chapitre devant le phénomène des vols auxquels fait face la Sonelgaz.
Face à cette situation, il lèvera le drapeau blanc. Sonelgaz n’a ni la force, ni l’autorité pour s’attaquer à ce phénomène, déplorera-t-il, soulignant que des «agents de l’entreprise se sont fait tabasser pour avoir tenter d’interpeller les pirates».Le préjudice causé par ce phénomène est estimé par l’orateur à quelque 5 milliards de dinars par an, soit le tiers des créances de la Sonelgaz.
S’agissant des créances de l’entreprise auprès des collectivités locales et autres administrations, elles s’élèvent à environ 35 milliards de dinars. Pour ce qui est du problème du délestage auquel recourt l’entreprise pour assurer l’alimentation en énergie électrique pendant l’été, le P-dg de Sonelgaz se voudra rassurant, rappelant qu’il n’y a jamais eu de problème lié à la production et que le délestage est dû à la faiblesse du réseau de distribution qui s’est considérablement amélioré.
Hacène Nait Amara