Noureddine Ouadah : « Il est temps d’adapter les financements aux réalités économiques »

Noureddine Ouadah : « Il est temps d’adapter les financements aux réalités économiques »

Le ministre de l’Économie du savoir, des Startups et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a annoncé ce mardi depuis Tipaza une révision prochaine du plafond de financement des projets de micro-entreprises en collaboration avec l’Agence nationale de soutien et de développement de l’entrepreneuriat (Nassda) et l’Agence nationale de gestion du crédit micro (Angem).

Lors de sa visite de travail à Tipaza, le ministre a souligné que les plafonds actuels de financement sont restés inchangés depuis 20 ans, une situation qu’il juge inadaptée à l’évolution de l’économie nationale. « Il est impératif de revoir ces montants afin qu’ils répondent aux besoins réels des entrepreneurs », a-t-il déclaré. Cette révision s’inscrit dans une démarche gouvernementale globale, où les financements seront ajustés en fonction de la rentabilité et de la valeur ajoutée des projets.

Outre le financement, le ministre a également annoncé la finalisation imminente de la numérisation complète des services de Nassda et d’Angem. Cette initiative vise à faciliter l’accès aux financements et à réduire les lourdeurs administratives pour les porteurs de projets.

Encouragement de l’entrepreneuriat à Tipaza

Lors de sa visite, M. Ouadah a supervisé le lancement du financement pour un groupe de jeunes entrepreneurs, ayant suivi trois semaines de formation théorique et pratique au Centre de développement de l’entrepreneuriat de l’Institut de formation professionnelle. Il a également visité plusieurs micro-entreprises considérées comme des exemples de réussite, notamment une école de formation en soins paramédicaux et une entreprise spécialisée dans la fabrication d’équipements frigorifiques.

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Enfin, la visite s’est conclue par une rencontre avec des entrepreneurs locaux à Bou Ismaïl, où le ministre a réaffirmé l’engagement de l’État à accompagner les porteurs de projets et à renforcer l’écosystème entrepreneurial en Algérie.

Un nouvel élan pour l’innovation et l’entrepreneuriat en Algérie

En parallèle, dans le cadre de sa politique de soutien à l’innovation et au développement des startups, le ministère de l’Économie du savoir, des Startups et des Micro-entreprises s’apprête à lancer, dès la semaine prochaine, le programme Kick Start. Cette initiative vise à financer les incubateurs et accélérateurs d’entreprises, afin d’aider les porteurs de projets innovants à concrétiser rapidement leurs idées.

Annoncé par le ministre Noureddine Ouadah lors de son passage au « Forum de la Radio », Kick Start s’inscrit dans une stratégie plus large de promotion de l’entrepreneuriat et de l’économie numérique en Algérie. Son objectif est double : accroître le nombre d’incubateurs à travers le pays et créer un écosystème dynamique pour les jeunes entrepreneurs.

Ce programme s’aligne avec la vision du Président qui ambitionne la création de 20 000 startups d’ici à 2029. Pour encourager cette dynamique, une compétition nationale de la meilleure startup sera organisée cette année, afin de stimuler la compétitivité des entreprises innovantes aux niveaux national et international.

Vers une diversification des financements et des opportunités

En même temps, le ministère travaille sur plusieurs fronts pour renforcer les mécanismes de financement des startups et des micro-entreprises. Parmi les solutions envisagées :

  • Le développement de la sous-traitance, notamment dans les grands projets stratégiques, comme les stations de dessalement d’eau de mer.
  • L’intégration de la finance islamique, afin de permettre à un plus grand nombre d’entrepreneurs d’accéder aux financements.
  • La création de fonds d’investissement sectoriels, en collaboration avec des ministères clés, notamment l’Énergie et les Mines pour le lancement d’un fonds dédié aux énergies.

Dans cette optique, une plateforme nationale de sous-traitance sera prochainement mise en ligne. Cet outil facilitera la mise en relation entre les grandes entreprises et les fournisseurs locaux, tout en permettant aux centres de formation de mieux adapter leurs cursus aux besoins du marché.

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Par ailleurs, une autre plateforme numérique est en cours de développement, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, pour connecter les compétences algériennes à l’étranger avec l’économie nationale. Elle offrira aux experts de la diaspora la possibilité de créer des startups à distance ou de collaborer avec les universités et laboratoires de recherche en Algérie.

Avec ces initiatives, l’Algérie confirme sa volonté d’opérer une transition vers une économie fondée sur la connaissance et la technologie, rompant ainsi avec sa dépendance aux revenus traditionnels. Grâce à des financements innovants, un soutien renforcé aux startups et une meilleure intégration des compétences nationales et internationales, le pays se donne les moyens de stimuler la création d’emplois et de générer une forte valeur ajoutée dans les années à venir.