«Nous ciblons la formation professionnelle»

«Nous ciblons la formation professionnelle»

Aujourd’hui, les Autrichiens portent leur intérêt sur l’investissement dans le secteur de la formation professionnelle. Ce nouveau challenge aura pour objectif de former des cadres dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie. Un choix qui n’est pas fortuit étant donné que l’Algérie focalise tous ses efforts sur leur développement pour promouvoir la production nationale. Dans cet entretien Markus Haas, conseiller commercial à l’ambassade d’Autriche nous explique cet intérêt. 

L’Econews : Quel est l’impact réel de la crise financière nationale sur les relations entre l’Algérie et l’Autriche ces derniers mois ?

Markus Haas : En ce moment, nos deux pays relèvent plusieurs défis pour renforcer les relations bilatérales entre eux. L’Algérie de son côté a subit l’impact de la chute des devises qui l’a incitée à penser à des solutions qu’elle a mis en place, comme la réduction de sa facture des importations en les limitant. Chose que nous comprenons parfaitement car même l’Autriche est frappée par la crise des réfugiés. Ce qui nous conduit à trouver des solutions pour garder la dynamique de nos relations économiques. Nous essayons actuellement de renforcer nos investissements à travers la participation au développement de la production locale en fournissant l’équipement, les outils et les machines de production. Nous proposons ainsi notre savoir-faire et technique à l’Algérie pour encourager sa production locale. C’est notre première suggestion et prochainement nous prévoyons d’investir dans la formation professionnelle à destination de certains secteurs phares qui génèrent de l’employabilité sur le marché. Force est de constater que l’Algérie, comme les autres pays de la région Mena, souffre du taux important de chômage. Pour y faire face, il faut au préalable former les jeunes pour la vie opérationnelle et réduire ainsi le volume du chômage. Nous sommes en train de prospecter et voir quel programme de formation que nous pourrions vraiment appliquer en Algérie. Notre président de la chambre du commerce aborde l’élaboration d’un plan Marchal pour l’Europe et également pour les  jeunes de la région du Maghreb y compris l’Algérie. Nous sommes en train de formaliser notre programme et nous espérons mettre en œuvre notre initiative d’ici l’année prochaine.

Quels sont les domaines que vous ciblez dans votre programme de formation ?

Nous avons sélectionné les secteurs phares, très importants pour le développement local du pays comme celui du bâtiment et de la construction où nous proposons des formations dans le cadre de la réhabilitation du vieux bâti. Nous ciblons la réhabilitation de la ville d’Oran qui devra accueillir prochainement les jeux méditerranéens. Notre objectif est de contribuer, entre autres, à la réhabilitation de la ville et surtout créer des emplois. La formation sera également proposée aux divers secteurs industriels comme dans la soudure. Ce sont des métiers de base pour développer n’importe quel secteur productif.

Le volume des échanges commerciaux a-t-il baissé suite à la décision de l’Algérie de réduire ses importations ?

En effet, cette mesure a impacté le volume des importations en provenance de l’Autriche. L’année passée nous avons enregistré une croissance de 7,8% dans le volume des échanges commerciaux. Pour cette année nous pensons que le volume s’adaptera à la conjoncture. Ce qui est compréhensible vu que l’Algérie essaie de focaliser ses efforts sur la promotion de son produit local. Par ailleurs, il faut aider les opérateurs à investir et créer de l’emploi. Il faut accorder des facilitations pour l’accès au crédit et l’importation des machines industrielles dont auront besoin les secteurs d’investissement. Grâce aux différentes mesures entreprises récemment, notamment celle de la subvention ciblée, l’Algérie sortira de cette crise, renforcera toute les mesures de réorientation économique et réussir son défi.