Depuis maintenant environ deux ans, le ministre du commerce Kamel Rezig est au cœur des critiques, cela est dû au fait que les prix des produits alimentaires ne cessent de grimper mais aussi aux pénuries enregistrées durant les derniers mois. Suite à cela une commission d’enquête parlementaire a été constituée et une enquête a été menée concernant la pénurie de l’huile de table et selon le rapport rendu public le mardi 15 février 2022, cette commission incombe la plus grande partie de responsabilité dans cette pénurie au ministère du Commerce.
Pour plus de transparence et revenir aussi sur les conclusions de leur enquête, les membres de la commission d’enquête parlementaire sur la pénurie des produits alimentaires de l’Assemblée populaire nationale ont programmé une audition avec le ministre du Commerce, à leur grande surprise, ce dernier a répondu par un non.
Rezig refuse de rencontrer la commission d’enquête parlementaire
Suite à ce refus de la part de Kamel Rezig, les membres de cette commission ont décidé de suspendre leurs travaux pour une période de 5 jours, en signe de protestation contre ce qu’ils ont décrit comme l’ingérence du ministre du Commerce Kamel Rezig dans l’activité de la commission après que ce dernier a envoyé une lettre le 15 mars 2022, un courrier à la ministre chargée des relations avec le Parlement Besma Azouar, sous prétexte que ce dernier a un emploi du temps chargé, ne lui permettant de recevoir les membres de la commission parlementaire.
Cela a soulevé l’étonnement des députés, qui ont été surpris par l’affirmation du président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, Chabab El-Tayeb, qui était présent dans la salle de réunion, qu’il ne s’était excusé sous aucune forme, que ce soit en écrit ou verbalement, pour assister à l’audition devant les membres de la commission des affaires économiques.
L’envoi du ministre du commerce Kamel Rezig a été considéré par les membres de la commission d’enquête parlementaire comme une atteinte aux travaux et aux pouvoirs du comité et une ingérence dans les affaires d’une institution législative constitutionnelle, pour les ajouter dans le rapport soumis au président du Conseil, « Malgré la tutelle du ministère du commerce sur la chambre algérienne de l’industrie et du commerce, il aurait mieux valu que cette dernière écrive à la chambre de commerce plutôt qu’aux députés. »
D’autre part, président de la commission d’enquête parlementaire sur la pénurie des produits alimentaires de l’Assemblée populaire nationale, Ismail Kouadria, a qualifié d’inacceptable la démarche des intérêts du ministère du Commerce, car ce dernier devait s’entendre avec la Chambre algérienne du Commerce et Industrie au lieu de perturber les travaux de la commission.
Ismail Kouadria a ajouté dans une déclaration à « El Chorouk » que les membres de la commission refusent de s’immiscer dans leurs travaux, d’autant plus que les portes de cette dernière sont ouvertes à tous les Algériens et acteurs des domaines économiques et commerciaux, et que cela va dans le sens des recommandations du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a souligné la nécessité d’assurer une véritable percée économique qui doit se avec la participation de tous les acteurs de ce secteur.