Le 2 février 2025, après la décision du président Abdelmadjid Tebboune de mettre fin aux fonctions de Laaziz Faid en tant que ministre des Finances, c’est Abdelkrim Bouzred qui a pris les rênes de ce ministère.
Le nouveau ministre hérite d’un portefeuille chargé de dossiers importants, laissés en suspens par son prédécesseur. Bouzred devra désormais s’atteler à la mise en place d’une série de réformes, liées à différents dossiers. Notamment celui de la transition numérique. Il devra également remettre en marche des projets essentiels pour l’avenir économique de l’Algérie.
Faisons le point sur les principaux défis auxquels Abdelkrim Bouzred sera confronté en tant que nouveau ministre des Finances.
Numérisation du secteur financier : un dossier brûlant sur le bureau du nouveau ministre
À l’heure actuelle, les systèmes fiscaux et douaniers algériens peinent à répondre aux exigences de la modernité numérique. Cela entraîne une gestion inefficace, des retards dans la collecte des recettes publiques et un système administratif qui montre des signes d’essoufflement. Pour Bouzred, l’un des principaux leviers sera d’accélérer cette mutation, à commencer par le livret foncier électronique.
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L’allocation touristique : des promesses à concrétiser !
L’allocation touristique, promise comme un souffle d’air pour les citoyens qui partent à l’étranger, semble avoir du mal à sortir de son emballage. Bien qu’augmentée à 750 euros par an, elle reste pour l’heure inaccessible. Les priorités dans ce dossier sont alors les suivantes :
- Rendre l’allocation véritablement accessible, notamment en révisant les critères d’éligibilité ;
- Simplifier les démarches administratives pour faciliter l’accès à cette aide ;
- Définir des règles claires pour éviter la fuite vers des circuits non officiels ;
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L’alignement avec le GAFI : la nécessité d’accélérer la mise en conformité pour restaurer la confiance
Un autre défi qui se profile à l’horizon est l’adaptation des normes juridiques du pays en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Si des progrès ont été réalisés, il reste encore du travail pour se conformer aux recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), avec 13 mesures restant à mettre en œuvre.
Réforme bancaire : renforcer les institutions publiques pour dynamiser l’accès au crédit et attirer les investisseurs
Par ailleurs, le secteur bancaire public algérien a longtemps été perçu comme un obstacle à la compétitivité économique. Le nouveau ministre des Finances devra relancer ce secteur vital pour l’économie. En effet, le modèle de libéralisation des banques publiques, amorcé par l’ouverture du capital de certaines banques emblématiques comme le Crédit populaire d’Algérie et la Banque de développement local, doit maintenant être consolidé.
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En bref : les défis qui attendent Abdelkrim Bouzred, le nouveau ministre des Finances Algérien
Les attentes envers le nouveau ministre des Finances sont grandes. La priorité, c’est de restaurer la confiance. Que ce soit auprès des citoyens ou des investisseurs. En bref, voici les défis qui attendent Abdelkrim Bouzred :
- Numérisation du secteur financier : accélérer la transition numérique, en particulier la mise en place du livret foncier électronique et des plateformes fiscales, pour plus de transparence et de rapidité ;
- Réforme de l’allocation touristique : rendre l’allocation de 750 euros accessible, simplifier les démarches administratives, et réduire la dépendance au marché parallèle ;
- Réforme du secteur bancaire public : ouvrir le capital des banques publiques, améliorer la compétitivité du secteur et faciliter l’accès au crédit pour entreprises et particuliers ;
- Lutte contre le blanchiment d’argent et financement du terrorisme : mettre en œuvre les recommandations du GAFI, renforcer les contrôles et rétablir la confiance des partenaires internationaux ;
- Stabilisation du marché des devises : lutter contre les distorsions économiques et restaurer un climat de confiance pour les citoyens et les investisseurs ;
- Modernisation de l’administration publique : réformer les systèmes fiscaux et douaniers pour une meilleure efficacité et une gestion fluide des finances publiques ;
- Attraction des investissements étrangers : créer un environnement économique stable et transparent pour dynamiser l’économie et attirer les investissements ;
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Enfin, Abdelkrim Bouzred est un ancien Secrétaire général du ministère des Finances. Ainsi, il possède une solide expérience en matière de gestion des finances publiques. Un atout qu’il mettra en œuvre dans son nouveau poste de ministre des Finances.