Nouvel organigramme pour le secteur de l’éducation nationale : Le projet de Benghabrit retiré

Nouvel organigramme pour le secteur de l’éducation nationale : Le projet de Benghabrit retiré

L’organigramme de l’éducation nationale du temps de la ministre du secteur, Nouria Benghabrit, a été gommé. Il vient d’être remplacé par un autre élaboré en catastrophe. Pourtant, le tout premier datant du 8 janvier 2019 n’a même pas eu le temps d’être mis en application. Mais que lui reproche-t-on ?

Un décret exécutif modifiant et complétant le décret exécutif du 8 janvier 2019 portant organisation de l’administration centrale du ministère de l’Éducation nationale, a été publié au Journal officiel n°50 du 19 août 2019. Le ministre du secteur, Abdelhakim Belabed, vient ainsi de «gommer» l’organigramme de son prédécesseur et de «pondre» un nouveau en l’espace de quelques jours.

«C’est un travail de bricolage et de bâclage. Il vise uniquement à effacer les traces de Benghabrit», assure une source proche du ministère. Le comble, poursuit-elle, «cet organigramme a été dénudé du principe qui a guidé Benghabrit dans son travail, celui où l’administration doit être au service de la pédagogie afin d’assurer une bonne éducation. Le nouveau est tout à fait l’inverse. Désormais, la pédagogie est au service de l’administration et les administratifs qui ignorent tout de la pédagogie vont pouvoir donner des ordres aux pédagogues».

Héritant d’un organigramme «lourd» et «mauvais», Nouria Benghabrit s’est attelée, dès son arrivée à la tête du ministère de l’Education nationale, à la préparation d’une nouvelle organisation de l’administration centrale de son département.

C’est au bout de deux années de réflexions et d’études que le nouvel organigramme a été mis en place.
Une fois devant le Secrétariat général du gouvernement, ce document a été passé au peigne fin par des experts de très haut niveau. «Benghabrit a dû négocier pendant sept mois avant d’aboutir au décret du 8 janvier 2019 portant organisation de l’administration centrale du ministère de l’Éducation nationale», se rappelle notre interlocuteur.

Selon lui, il a fallu un travail de longue haleine pour mettre en place ce document «d’une importance capitale et stratégique pour le secteur».

Notant que l’actuel ministre est là pour gérer les affaires courantes, il déplore que celui-ci se soit attaqué en premier à ce document. D’autant, poursuit-il, que le décret de cet organigramme venait d’être publié en janvier dernier, il n’a même pas été mis en application.

Il affirme que Benghabrit visait justement à réhabiliter l’algérianité en histoire et en littérature à travers notamment des textes en arabe, en français et en tamazight. «Quand on est contre Benghabrit cela veut dire qu’on est dans un autre bord idéologique», ajoute la même source.

Rym Nasri