Mercredi dernier, le juge d’instruction de la huitième chambre du Pôle pénal économique et financier de Sidi M’Hamed a ordonné la mise en détention provisoire de cinq anciens inspecteurs de la douane du port de Jijel dans le cadre d’une enquête pour corruption liée à l’importation de voitures.
Selon des sources locales, cette décision intervient dans un dossier complexe de falsification des procédures douanières sur les véhicules importés.
Parmi les détenus se trouvent l’ancien chef de l’Inspection de contrôle des opérations commerciales au port de Jijel, D.Foudil, ainsi que l’ancien inspecteur principal des opérations commerciales, B.Kamel, et un déclarant en douane, Z.Saoud.
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En parallèle, le juge a placé l’actuel chef de l’Inspection des sections de douane du port sous contrôle judiciaire. Tous sont poursuivis pour leur implication présumée dans des pratiques frauduleuses ayant affecté le dédouanement de véhicules importés.
Des irrégularités dans l’importation de voitures au port de Jijel
Depuis que le port de Jijel a rouvert ses portes à l’importation de véhicules, plusieurs marques sont autorisées à introduire leurs véhicules sur le territoire algérien.
Cette réouverture a entraîné un flux régulier d’importations, permettant aux Algériens d’accéder à certaines marques étrangères qui étaient indisponibles sur le marché national pendant plusieurs années.
Cependant, malgré ce dynamisme, de nombreux citoyens se plaignent du retard dans la réception de leurs véhicules, bien qu’ils aient déjà versé 10 % du prix total depuis plusieurs mois. Ces retards, ajoutés aux soupçons de manipulation des procédures douanières, ont mis en lumière des dysfonctionnements inquiétants.
En juin 2023, les services de sécurité avaient révélé une vaste affaire de corruption au sein des douanes.
Les autorités avaient alors interpellé plus de 30 agents et cadres, suspectés d’avoir participé à des opérations de dédouanement douteuses de véhicules importés.
Les accusations incluent la falsification de factures et l’évasion fiscale, des pratiques qui auraient permis à des individus de profiter illégalement du processus d’importation.
Une question au cœur des débats parlementaires
Cette affaire est également devenue un sujet de préoccupation au sein du Parlement. Plusieurs députés ont vivement critiqué le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, pour la lenteur de la mise en place des mesures de régularisation de l’importation de véhicules lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2025.
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Ces derniers ont souligné que le dossier des voitures demeure sans progrès significatif, et ce blocage prolongé suscite une frustration croissante parmi les citoyens.
Le ministre a reconnu la complexité de la situation et s’est engagé à trouver des solutions pour améliorer le processus d’importation et de distribution des véhicules.
Des réformes nécessaires pour restaurer la confiance
Face à la récurrence des scandales dans le secteur de l’importation de voitures, les autorités envisagent des réformes pour renforcer la transparence des procédures douanières.
Cette affaire de Jijel, qui met en lumière les failles dans le contrôle des opérations de dédouanement, rappelle l’importance de renforcer les systèmes de contrôle pour prévenir les abus.
La révision des procédures de la douane est ainsi devenue un impératif, pour assurer une importation plus équitable des biens et restaurer la confiance des citoyens.